Voila mon credo pédagogique, que j'ai fait je crois en 2001 ou en 2002. Je le regarde, et je me dis qu'il est encore actuel. Je vous le mets ici, et je me dit que je vais regarder si j'ai des choses à ajouter. J'aimerais l'afficher, le jour où j'aurai ma classe.
Je crois...
Je crois en l’intégrité de l’enfant,
car pour être un bon apprenant,
l’intégrité morale ainsi que l’intégrité physique
se doivent d’être gardées et protégées
En effet, un enfant qui n’est pas bien dans sa peau et qui éprouve des difficultés morales ou affectives ne pourra pas bien apprendre. Il me faudra faire preuve d’une oreille attentive. Dans la mesure du possible et dans la mesure de mes moyens, je devrai laisser de la place pour apaiser certaines blessures ou pour à tout le moins en discuter. Sinon, je devrai savoir où aller m’adresser pour avoir l’aide requise.
Je crois en l’apprentissage
dans la joie et dans le plaisir
Le plaisir est ce qui, à mon avis, permet de surpasser l’angoisse et le déséquilibre créé par tout nouvel apprentissage. Quelle que soit la méthode d’enseignement utilisée, l’important est d’y inclure le plaisir malgré les efforts. Le plaisir permet de raccrocher plusieurs enfants qui ne croient plus en l’école pour des raisons multiples. Par le fait même, je crois en mon propre plaisir, car c’est en ayant du plaisir à enseigner que je communiquerai du plaisir. Lorsque le plaisir commencera à me faire défaut, j’aurai des questions à me poser.
Je crois en la nécessité et l’impact
d’un esprit de classe sur une année.
À mon avis, tout passe par cet esprit de classe qui régnera pendant l’année. Il n’est pas facile à obtenir, et il se peut que certaines années il ne soit pas au rendez-vous. Par contre, il s’agit là d’un ingrédient qui favorise la communication, l’intégration, l’apprentissage, la coopération, etc. Par contre, je sais bien que ces mêmes points ne sont pas dépendants de l’esprit de classe ; ils n’en sont pas moins influencés.
Je crois en la capacité qu’ont les enfants
de trouver les réponses à leurs questions
par eux-mêmes
Pourquoi leur donner des réponses toutes faites, tout cuit dans le bec ? Ce n’est pas ainsi que la vie fonctionne. Ils auront toujours à chercher des réponses, que ce soit en eux-mêmes ou par des références diverses (personnes-ressources, livres, etc.). Ils sont capables de trouver leurs réponses ainsi que certaines solutions. Souvent, cette tendance qu’ont les élèves d’aller chercher les réponses toutes faites provient d’une insécurité ou d’une ignorance de leurs capacités personnelles et des ressources à leur disposition. Mon travail d’enseignante sera alors de les guider pour qu’ils apprennent à être de plus en plus autonomes dans leurs quêtes, à ne pas avoir besoin de piliers. Évidemment, si je sais qu’ils ne pourront pas trouver les réponses ou les solutions, je les aiderai. Dans tous les autres cas, ce seront eux qui feront le travail.
Je crois en la motivation
intrinsèque des élèves
Je ne crois pas qu’un système extérieur de récompense puisse motiver à très long terme des élèves. Cependant, je vois d’un bon oeil un système de récompenses extérieures qui fait appel à leurs sentiments et à leur motivation intrinsèque. Un tel système ne sera fonctionnel que s’il récompense de cette façon les efforts ainsi que les réalisations plus durables. Sinon, quelle est l’utilité que peut percevoir un élève d’un certificat s’il ne sent pas qu’il s’agit d’une reconnaissance de ses efforts ? À mon avis, ce n’est qu’au moment où un élève perçoit que ses efforts valent la peine qu’il court le risque de les refaire.
Je crois en mon droit à l’erreur
en tant qu’enseignante
Je sais que quelquefois je perçois mes erreurs comme de magistrales gaffes. Pourtant, je sais aussi que je ne peux pas être parfaite du premier coup. J’ai encore plusieurs choses à apprendre en prenant de l’expérience. L’important est de reconnaître les vraies erreurs des petites bourdes. Il me sera alors plus facile d’assumer ces erreurs, de trouver les alternatives qui s’imposent (s’il y en a) pour ne plus les refaire. De plus, mes erreurs me permettront d’avancer dans ma profession.
Je crois en la puissance
d’une équipe école
qui se tient
Une telle équipe peut alors réaliser bien des choses qui rendront son école dynamique. Des gens qui allient leurs forces peuvent aller très loin. Quant à moi, il suffit de reconnaître mes forces pour en faire profiter tout le monde. Attention, car je dois bien identifier mes forces pour ne pas m’embarquer à plein dans un projet dans lequel je ne suis pas à ma place. Je devrais plutôt profiter des forces de quelqu’un d’autre pour m’améliorer et pour en apprendre davantage au niveau professionnel.