23 août 2008

Tutti-frutti 23-08-2008

Melletigne-potte, c'est un fait et autres expressions étant déjà utilisées, reste ça, tutti-frutti.

Donc voilà:

  • Reste deux dodos avant ma rentrée... j'ai hâte de reprendre le beat, de savoir où je m'en vais. Hâte de remettre les pieds dans une classe bon!


  • Toujours pas eu de nouvelles de ce qui m'inquiète...


  • J'attends toujours des nouvelles de lui... disons que le test "appelle-moi 101" est pas très concluant dans son cas.


  • J'ai de beaux souliers de marche/ course/ escaliers/ remplacement de gym/ surveillance/ confort/ sports/ jours où je file poche. Vous voyez? Non? Bah là, vous en avez pas vous des ronnigne choux?


  • Il y a de nouveaux billets de libérés semble-t-il pour le spectacle des NKOTB le 20 septembre.


  • L'ordinateur que je veux a un petit rabais pour la rentrée scolaire. Un gros dissse piasssses, mais vaut mieux l'avoir dans la mienne que dans la leur de poche!


  • Devinez qui ira s'acheter un billet de spectacle et un nouvel ordi quand elle recevra la paye qu'elle n'a pas eu en juin?!?!?


  • Devinez qui a hâte d'avoir de nouveau des payes normales pour économiser et aller se vautrer dans ses magasins de guenilles préférés que sont Wal-Marde et Pennington?


  • Une haltérophile aux Jeux Olympiques tellement en colère d'avoir manqué son coup et qui fait sa crise, les deux poings fermés et les yeux fermés bien durs, à la manière d'un enfant de 2 ans, c'est drôle. Mais quand de colère elle ne voit plus rien et se prend le mur du couloir d'accès au vestiaire en plein front, c'est encore plus drôle. Surtout quand la foule lâche un "HO!" et que l'athlète change son air bête pour un air de stupéfaction après avoir titubé sous l'impact. Scusez-la!


C'est tout!

18 août 2008

L'entrée progressive à la maternelle

Évangéline et moi avons fait nos études universitaires ensemble. Une fille géniale, drôle, pleine de vitalité, une personne ouverte avec qui j'ai jasé souvent dans un racoin de l'Après-Cour (quand je me suis déniaisée à y aller, évidemment, jus de fruit en mains) et en cours. Une prof qui a de l'allure aussi. C'est pourquoi, lorsque j'ai lu sa montée de lait sur l'entrée progressive à la maternelle et contre l'abrutisme "évident" dont fait preuve la liste de matériel à acheter à sa Citrouille, je n'ai pas hésité à monter aux barricades. On en a même rejasé sur MSN hier.

L'entrée progressive des élèves de maternelle est un de mes chevaux de bataille. Dans les équipes-école où j'atterris, on se bat encore pour en obtenir la moindre parcelle d'entrée progressive, autant au niveau local en la présentant au C.É. (où souvent on croit qu'on essaie de se passer quelques heures de congé supplémentaires) ou à la commission scolaire (où le bien-être des enfants passe après la rentabilité de la chose).

Je vais donc reprendre ici mon commentaire et, quelquefois, l'interrompre pour rajouter mes commentaires bloguesques. Avant, je vous invite à aller lire sa montée de lait, pour que vous puissiez comprendre ce à quoi je réagissais.

Irsssh...


Bon, ça c'est le cri primal de l'enseignante de maternelle en moi après lecture... continuons :)

Et nous qui nous battons chaque année pour avoir une vraie entrée progressive... Vu comme ça, nous avons effectivement l'air d'une vraie bande de paresseuses qui n'avons rien fait aux pédagos (qui sont, dans les 2-3 dernières années, de plus en plus envahies par les réunions de toutes sortes ou les formations que par du vrai travail de préparation de classe ou de replacement de notre matériel de classe...).


Aaaaaaaaaah... les fameuses pédagogiques... un autre débat plus tard ça!!!


C'est vrai que l'horaire de ton école a l'air bizarre, mais à ta place je me renseignerais... Tu sais, les entrées progressives comme ça doivent être approuvées par le C.É. qui généralement met plus de bâtons dans les roues qu'il n'améliore les choses. L'horaire qu'on propose subit souvent des changements bizarres, et les raisons peuvent être multiples: à cause de tel parent qui veut se faire accommoder "au nom des autres parents" ou par rapport au service de garde qui ne veut pas ajuster son horaire (peut pas l'ajuster? très rare à mon avis, même si ça arrive) ou à cause du service d'autobus.


C'est sûr qu'une entrée progressive demande des ajustements de tous ceux qui seront impliqués: parents et famille, service de garde, transport scolaire, enseignants, comité de la rentrée, etc. Dans le meilleur des mondes, tout le monde finit par s'entendre. Dans d'autres mondes, c'est à qui tirera la couverture de son bord ou à qui continuera de dire que l'entrée progressive n'est qu'un caprice. Il y a aussi les impondérables, comme dans le cas d'un transport scolaire qui a plusieurs écoles à desservir. Le manque de ressources financières a aussi un grand rôle à jouer; il arrive qu'un service de garde n'ait tout simplement pas les moyens d'assumer les heures de plus et qu'on doive réaménager l'horaire pour gratter les fonds de ses tiroirs. Dans ces conditions, les ententes obtenues sont parfois bizarres. Dans le cas d'Évangéline, après discussion, il se pourrait qu'il y ait un projet d'intégration spécifique à la commission scolaire de Citrouille. J'espère qu'elle pourra en savoir plus.

Et l'entrée progressive n'est pas là pour nous, les enseignantes de maternelle. Ah, c'est sûr qu'entre les deux périodes où nous recevons les enfants, idéalement en demi-groupes, nous courons comme des malades pour appeler les absents, pour préparer toutes les paperasses pas reçues d'avance dans les 3 pédagos précédentes, préparer le matériel de l'activité d'accueil qui suivra ou celles du lendemain, consoler un qui ne veut pas entrer au service de garde, parler avec les parents qui viennent chercher leurs enfants après la première demi-journée, construire les équipes de travail, vérifier si tout le salsifis de matériel est bien identifié comme demandé (parce que oui, quand 4 enfants perdent leur crayon rose, ce n'est magiquement jamais à personne, et après la 3e chicane de la journée du "c'est le mien" on adore qu'il y ait les noms dessus, on a d'autres chats à fouetter), évaluer les changements à faire ou les associations à éviter, etc. Mais ce n'est pas pour ça (parce que franchement, on est toutes capables de faire ça sur nos 40 minutes de décalage sur le primaire en TNP ou sur notre heure de dîner ou sur nos heures "supplémentaires" après l'école) qu'il y a l'entrée progressive.


On l'entend souvent sur le bord de la clôture cette argumentation. C'est pourquoi cette année dans ma classe nous avions fait, lors de la rencontre des futurs élèves, une rencontre avec animation pour expliquer le pourquoi du comment de l'entrée progressive, de sa nécessité. Oui, on travaille entre les accueils, mais ce n'est généralement pas du travail que nous pouvons faire d'avance ou du travail que nous n'avons pas pu faire d'avance (voir le futur débat sur les pédagos).

Non. C'est pour mieux se connaître, mieux s'apprivoiser, avoir le temps d'expliquer avec 8-10 paires d'yeux attentives et impressionnées au lieu de 18-20 totalement impressionnées nos attentes, notre personnalité. C'est pour que tout le monde puisse s'apprivoiser sans trop se faire bousculer par le nombre de personnes (le double de ce qu'il y a dans une garderie) ou par de nouveaux caractères problématiques (pas toujours géniaux on s'entend qu’un enfant plus problématique peut avoir 5 ans lui aussi) qui viennent saper toute l'attention à leur détriment. Eh oui, c'est plus facile à 8-10 qu'à 20 d'interrompre une activité pour faire une intervention. Les groupes A et B, ça ne doit pas être chaque maternelle, mais bien des demi-groupes A et B dans chacune des classes. Pratique ces demi-groupes aussi pour s'habituer à un nouvel environnement, une nouvelle routine, pleine de nouveautés: comment entrer en classe, quoi faire en entrant, comment placer ses choses, comment s'installer pour la collation, comment aller aux toilettes, comment s'installer pour le travail, quoi faire pour le rangement des jeux, comment se déplacer, apprendre les règles de vie, etc. Plus facile de le montrer à 8 à la fois qu'à 20, encore une fois. Ce ne sont pas des 6e années, il ne faut pas l'oublier. Ils ont 5 ans et sont mis devant plein de nouveautés et ils ont besoin d'être plus guidés que des grands de 11 ans.


Dans les 3 années où j'ai fait mon remplacement, nous n'avions que deux jours pour tout faire ça, et ça représente bien la moyenne de temps qu'on daigne accorder. Nous n'y sommes évidemment pas arrivées, et la majorité des routines ont été installées en grand groupe. Tout prend alors le triple du temps, nous courons d'un événement à l'autre pour corriger le tir. Ah, il est certain que ça fait partie du travail à faire, et c'est tout ce qu'il faut faire et que ça se fait. Il est "seulement" plus facile de prendre le temps d'expliquer à 8-10 alors qu'à 20 on a toujours l'impression de laisser l'enfant en plan, de le laisser avec sa peine si l'événement est venu le chercher (ils aiment bien faire les enfants, alors ça vient toujours en faire pleurer un ou une de manquer son coup). Plus facile d'être humain, d'éviter de bousculer ces petits; plus facile de servir de vrai guide dans ce nouveau monde...

C'est aussi parce que l'entrée à la maternelle est une expérience exigeante pour un enfant. Ils sont épuisés, fatigués, sollicités à plein. Fatigués même après une demi-journée, ou 1h30. Pour plusieurs, c'est de l'émotion en concentré. Pour d'autres, ce l'est moins. Et non, ce n'est pas parce qu'un enfant a fait la garderie qu'il est moins fatigué ou émotif ni parce qu'un enfant a toujours été à la maison qu'il le sera plus. C'est de l'adaptation dans les deux cas, et chacun la vit comme il peut.


Les enfants sont épuisés de leur entrée à l'école. Ils en ont pour un mois à être épuisés. Combien de parents nous arrivent et disent, étonnés, à la première rencontre de parents ou aux bulletins, que leur enfant tombait littéralement de fatigue chaque jour de septembre. Je ne dis pas que l'entrée progressive enlève cette fatigue, loin de là. Par contre, elle la tempère, l'étale pour l'inclure un peu plus doucement dans le vécu de l'enfant. Ils en ont déjà beaucoup à donner dans les premières journées sans qu'en plus on ne leur accorde pas un peu de répit. Certes, j'en entends dire déjà que plusieurs vont au service de garde et que de toute manière leur journée sera remplie. C'est vrai, sauf que le service de garde inclus dans une entrée progressive s'arrangera pour donner le répit et la distraction qu'il faut, du mieux qu'une telle situation peut le faire.


Pour le vivre chaque année, nous avons des parents qui ne comprennent pas le pourquoi ni la nécessité. Les commentaires que tu as ici ne m'étonnent pas, je les ai entendus souvent. Sauf que, pour avoir vécu les "grosses entrées", je peux t'assurer que ça a son effet sur les enfants de le faire en progressif. Idéalement, on voudrait ça sur 5 jours, avec la fameuse rencontre de la première journée (on rencontre généralement en demi-groupe, et ça donne notre temps de présence élève obligatoire) pour mettre les choses au clair avant la rencontre de septembre. Idéalement. Parce que nous nous battons chaque année, et que pour l'avoir vécu même les plans les plus logiques subissent des changements ou des coupures qui donnent des plans bizarres.

On se bat assez pour ça que je n'ai pas le choix que de faire ce long commentaire. Ce n’est pas pour nous, c'est pour les enfants. Les enfants, ce n'est pas une raison ridicule. Désolée si jamais d'aventure ça semble lancé comme commentaire, ce n'est pas le but, mais ça me choque. Et c'est rare que Dobby monte aux barricades... sauf pour ce qui lui tient à coeur ou ce qui n'est pas très bien compris.


Et Évangéline m'a assurée que je n'avais pas été dure ou raide. Je crois qu'elle-même peut dire que j'ai rarement mis mon pied à terre pour affirmer quelque chose sur un sujet quelconque. Je peux compter sur mes doigts les fois où je l'ai fait depuis l'université.

Pour ce qui est du matériel, eh oui nous avons nos exigences que nous ne pouvons plus demander, mais plutôt suggérer. Parce qu'avec les années, on a bien vu quel matériel finissait par faire la job pour l'année ou qui ne la faisait même pas pour 5 minutes, ce qui est pratique ou causera plus d'ennuis. Mais on les endure pareille les $%?!*& de gomme à effacer du Dollorama qui beurrent plus qu'elles n'effacent. On les endure les &$%!*&% de crayons-feutres Rose-Art qui après 5 dessins rendent l'âme et sèchent après 3 minutes d'ouverture. C'est mieux que rien, même si on demande les Crayolas parce que, même si un peu plus chers quoique souvent en spécial, ils fonctionnent et résistent. Même après 7 ans, les miens fonctionnent encore très bien. C'est intuable ou presque, sauf en mai-juin après 1200 dessins. Bref, ce qu'on veut c'est du résistant et du propre. Ce ne sont pas les balles qui sont importantes à mon avis, et pour le couvre-tout, vive les chemises de papa, en autant que ce ne soit pas trop long des manches pour pendre dans la peinture et tout beurrer quand ta citrouille l'enlèvera. J'en ai toujours utilisé des vieilles chemises et c'est parfait tant que ça ne tombe pas.


Si je parle pour moi et ma collègue, c'est sûr qu'on est accommodante, qu'on comprend que certains n'ont pas les moyens et qu'on acceptera du matériel palliatif, tant qu'il est de qualité. Reste que le matériel acheté pour pas cher ne vaut généralement pas cher sauf s'il s'agit de matériel correct acheté à rabais. Ça ne vaut pas la peine les crayons de mine du Dolloramoune s'il faut en racheter un paquet de 10 tous les mois parce qu'ils sont extrêmement friables et intaillable sans casser au fur et à mesure. sur 10 mois, les crayons du Dollaramoune auront engouffré 20 dollars de budget alors que des Mirado ou Bérol ou autre, qui auront coût 2,99$ pour 12, dureront pour 3-4 mois et économiseront beaucoup de frustrations aux enfants. Côté quantité, on essaie d'être raisonnable; je ne sais pas si c'est pareil pour d'autres enseignantes, mais on essaie, selon l'usage qu'on sait qu'on fera de tout cela pendant l'année.

Pour ce qui est des spécifications autres sur le matériel, il faut dire, comme j'ai dit à Évangéline, que chaque année on tombe sur des parents pas très logiques. Prenez par exemple ce parent qui, lisant boîte de 16 crayons-feutres, a acheté deux boîtes de 8 crayons... et a été franchement surpris qu'on lui dise qu'il aurait eu une bonne idée s'il n'en avait pas acheté deux "Originales" pour que son fils n'ait pas deux couleurs identiques... "Ah ouain??? Ah ben... j'y avais pas pensé!"... C'est plate, mais dorénavant, sur les listes, nous écrivons 16 couleurs différentes pour être sûres de notre coup. Nous prenons les parents pour des nonos pour être sûres de notre coup.

Et comme j'ai dit à Évangéline, qui n'aime pas se faire prendre pour une nouille: "Prends-le plutôt du bon côté: dis-toi que tu es vraiment très intelligente pour ne pas avoir besoin de tant de dessins!"

Voilà ;)


Eh oui... voilà :)