29 avril 2010

Baisse ta quoi!?!?!

Rébellion

Il y a deux semaines, alors que le beau temps refait son apparition et que les manteaux deviennent moins long à enfiler, je me fais jouer un vilain tour par l'horloge de la classe: elle ne fera sonner la cloche du départ que dans plus de 5 minutes. Je fais donc mon jeu de vestiaire préféré (et aimé des enfants). Il s'agit en fait d'un jeu de pratique du contact visuel où, lorsqu'un enfant est en contact avec moi, il doit, selon mon signe de tête, se lever ou s'asseoir. Ils aiment bien, et moi aussi vu que c'est un jeu relativement tranquille, parfait pour mon esprit de vestiaire (où le silence quasi-absolu et le calme règnent en vue du départ).

Je commence donc mes regards et signes de tête, tout roule. Je fais parfois lever et asseoir les enfants à répétition, ce qui les fait bien rire. Je regarde A., une de mes filles, lui fait un signe de tête et ça se produit. Elle me regarde, sourire en coin, se croise les bras et me fait signe que non. Je répète mon signe.... même attitude. Je lui fait donc en signe la "menace" suivante: si tu ne le fais pas, je me lève et tu vas voir! Les autres rient alors qu'elle me réitère son refus. Je me lève, faisant les "gros-zieux-pour-rire" et en riant elle fait ce que je lui ai demandé.

Affaire classée, me dis-je. Eh bien non. Les cinq dernières minutes ont été des plus hilarantes, car ils m'ont tous fait le coup, par entraînement mais aussi par confiance. Jamais un enfant qui est mal dans sa peau ne l'aurait fait. En fait, jamais mon petit S. ne l'aurait fait avant janvier, lui qui était presque gêner d'exister, et il l'a fait. Grosse victoire. Et moi, à chaque fois, j'inventais une nouvelle menace, passant de faire semblant de ne plus jouer à retourner une enfant tête en bas. Et quand j'ai dit, ouais mais à si on le fait tout le temps on ne pourra plus jouer pour vrai, ils m'ont dit qu'ils ne le faisaient qu'une fois chacun. Géniaux je vous dis.


Baisse ta 'upe!


Mise en situation. A. arrive à côté de moi comme un coup de vent, un cheveu sur la soupe, un pot de colle, une mouche à miel, bref comme à son habitude. Elle qui a toujours quelque chose à me dire, me dit que sa jupe la dérange, qu'elle doit la baisser.

Je la regarde, toujours avec mon air intérieurement ahuri. Je l'adore cette enfant, mais parfois...! Et c'est là que ma réponse sort.

Baisse ta 'upe les 'ambes te 'èlent!!!

A. me regarde et me dit quoi?!?!? Et je ris à la voir essayer de répéter la chose tout en essayant de savoir ce que je lui ai dit. Elle devine "jupe", mais ne trouve pas le reste. Je lui dit que le premier son manque dans chaque mot et que c'est le même qui manquait dans jupe. Elle se démène et c'est finalement T., un autre petit vite, qui lui dit que c'est le J. À force d'essais et de mimes, elle finit par trouver "jambes", et quand je rajoute au début de la phrase "C'est l'hiver..." elle trouve "gèlent".

Et la journée s'est terminée avec tous les enfants qui essayaient de répéter "baisse ta 'upe les 'ambes te 'èlent!"

17 janvier 2010

Petites nouvelles

Fais longtemps, je sais ;)

Ma classe? Adorable. Ils étaient 16 sur la liste. Un ne s'est jamais présenté. Un autre est disparu dans la brume, et c'est le système informatique qui nous a appris où il était rendu. Finalement, juste avant le premier bulletin, un a déménagé; c'était le seul "cas de comportement", le plus adorable des "cas"; je dis adorable, car le défi était là, mais il était tellement motivé que c'était agréable de travailler avec lui. J'ai maintenant 13 élèves, motivés, curieux et souvent très éveillés. N'est-ce pas qu'ils sont adorables mes élèves, Jess?

Je suis occupée oui. J'ai plusieurs réunions (vive les comités, ça vient avec le 100% de tâche, hihi), des catéchèses, du matériel et de l'organisation de classe. Ça explique en partie la longue absence. Ajoutons à ça que le soir je suis beaucoup sur MSN, sur Twitter (hey oui j'ai succombé), sur le Web pour me divertir. L'envie d'écrire un blogue est alors diluée dans l'instantané des communications, mais j'ai quand même débuté quelques billets, sans les terminer. J'ai aussi eux quelques occasions de faire la fête, et j'en ai profité.

Je m'enlignais pour vous donner des nouvelles plus tôt.

Sauf que... toute cette histoire d'il y a deux ans entre mes parents a pété de nouveau, en novembre. Sous un nouveau jour, plus du tout le même qu'à l'époque. Nouvel éclairage, nouvelles affirmations, nouveaux faits, plus du tout la même histoire. Mon père est en dépression et ce n'est pas d'hier... Beaucoup d'ajustements depuis novembre, de déceptions, de questionnement, d'émotions. Trop long à expliquer, mais ça ne remonte plus à ma naissance comme le disait mon père, il n'y a pas eu de pots recollés à cause de moi. Au moins ça. Ça a fait mal ces affirmations, ça fait encore mal, mais si ce n'est plus ça... au moins ça. Je vous l'ai dit: compliqué. Et je survis là-dedans. Ça va mieux maintenant, mais je survis encore sur certains aspects.

Par chance, j'ai ma classe, mes collègues, mon école. 8h par jour de bonheur, de "certitudes", de "stabilité", d'aventure, d'événements heureux. Dormir avec ma classe à l'école avant Noël a été magique et source de beaux souvenirs (et de fatigue, mais pas grave!). Mon travail est un peu mon moyen de survie. Je m'arrange aussi pour me gâter et me reposer. Et je discute avec des amies, j'essaie de ne rien garder en dedans quand du nouveau survient. Juste qu'après, je ne file plus pour parler ou écrire.

Donc voilà. Ce n'est pas que je n'ai pas des choses à vous raconter, juste que je n'ai tout d'abord pas eu le temps, puis perdu l'envie.

Mais... avec les étoiles que le souvenir de notre dodo à l'école m'amène dans les yeux, faudrait bien que je vous fasse partager l'expérience. Je n'ose pas promettre par contre. On verra.