04 septembre 2009

La vie fait bien les choses

Il y a de ces moments dans la vie où une décision prise préalablement fait en sorte d'influencer votre vie plus tard et de lui donner tout un tournant.

Et c'est ce qui s'est passé cette année, en juin pour être précise. J'ai choisi ce poste pour l'année en juin dernier. Je me disais que je me fixais pour l'année, que c'était ce que je voulais, et que je ne me présenterais pas aux affichages de septembre pour ne pas changer d'école. Hey oui, car un poste vacant choisi au bingo du début septembre n'est pas triangulé. Pourtant, si ce même poste est encore disponible la semaine suivante, il le sera.

Bref, je le répète, je n'avais aucune intention de me présenter; un déménagement alors que je venais de me fixer ne m'intéressait pas. Décision prise.

Sauf que...

Vous vous rappelez que dans mon école on a ouvert une autre classe de maternelle?

L'affichage de ce poste vacant était fait justement cette semaine au fameux bingo de septembre.

Je me suis présentée. Le tout pour le tout. Ça ou rien.

J'ai écouté ma musique et relaxé pendant l'attente de l'ouverture des portes. Et mon mantra était simple: si je l'avais, super. Si je ne l'avais pas, j'avais quand même une année à moi.

Et mon nom a été appelé.

Je suis allée à cette table.

J'ai bafouillé le nom du poste.

Depuis, je suis en choc.

J'ai pleuré de joie au téléphone avec ma mère.

Je n'aurais jamais pensé.

Pas cette année. Voyons. Dans quelques autres, peut-être.

Et je ne le crois toujours pas.

Vous me l'auriez dit que ça se passerait cette année que je ne vous aurais pas cru.

Hey oui, les choses ont tourné cette semaine.

Je suis dorénavant en voie de permanence, et je ne change ni de classe ni d'école.

Je n'arrête pas de regarder ce bout de papier, de relire l'en-tête et le nom de l'école, de même que le libellé de la plaquette d'affichage pour être certaine que je ne rêve pas.

La vie fait vraiment bien les choses parfois n'est-ce pas?

29 août 2009

Première semaine

Tout d'abord, bonne nouvelle.

Je ne suis plus en surdépassement. Mes collègues et moi avons reçu la nouvelle que le nombre d'élèves dans les classes de maternelle (toutes en surdépassement) allait justifier l'ouverture d'une autre classe. Ma liste revient à un niveau des plus agréable et je n'aurai plus à chercher où je pourrai bien confortablement placer ces quelques enfants de "plus" dans mon vestiaire déjà bondé. J'envisageais sérieusement l'idée de faire installer une mezzanine...

Dès la semaine prochaine, nous referons les groupes. C'est plate pour les enfants qui seront déplacés; bien qu'ils ne nous aient vu que cinq heures en tout depuis jeudi, toujours est-il qu'ils ont commencé à s'attacher. Nous avons fait attention toutefois de ne pas déplacer les plus fragiles d'entre eux. C'est mieux maintenant que plus tard, mais ce serait beaucoup mieux si le processus d'emploi permettait de trouver immédiatement la personne qui sera leur prof pour l'année; en attendant l'affichage, les enfants devront avoir une suppléante. Espérance que la suppléante ne partira pas en courant après un jour, et que l'administratif ne gèrera pas la chose en suppléance au jour le jour. Sinon, bonjour le bal des suppléants!

J'ai adoré mon premier contact avec les enfants qui composent ma classe. Je n'ai jamais vu une classe qui, en début d'année, avait suffisamment de calme pour me permettre de remplir la paperasse habituelle sans que j'aie à intervenir. Même les gens qui sont venus en soutien ou chercher les papiers n'en revenaient pas. Ils étaient assis, et chuchotaient tout simplement. Bien que le surdépassement n'était pas l'idéal ni pour eux ni pour moi, j'ai eu de la difficulté à dire lesquels je laissais partir pour l'autre classe.

Déjà je sais lesquels sont les plus poqués par la vie, lesquels sont les plus allumés, lesquels sont les plus ver à choux, lesquels sont les plus confrontants, lesquels sont les plus aidants et attentifs aux autres, lesquels auront le plus besoin de soutien.

J'ai bien hâte de les retrouver lundi :)

25 août 2009

Deuxième journée

Fatiguée.

Brûlée

J'ai accroché des affiches, placé et déplacer mes tables, placé et déplacé mes armoires, identifié tous les effets scolaires des élèves, déplacé des meubles, placé puis déplacé puis replacé les ordinateurs, déménagé mes boîtes et mes sacs bourrés, placé mon espace prof.

Brûlée. Et mal de "reinké" en prime.

Demain? Réunion et sensiblement le même train-train.

Est-ce que je vous ai dit que j'étais brûlée?

24 août 2009

Première journée!

Elle s'est quand même bien déroulée.

J'ai rencontré ma direction, toujours aussi accueillante (pour vrai, c'est un charme travailler avec cette personne) mes collègues du préscolaire, qui sont toutes bien contentes de me voir. Ensuite, rencontre de tous les autres collègues (qui sont bien contents de me voir et surtout de voir que j'ai pu avoir ce remplacement).

Au menu? Travail personnel et réunion. Le hic c'est que mon travail personnel s'est résumé à imaginer l'aménagement possible et à tenter de replacer le plus de meubles possible par moi-même. J'étais chanceuse que les gros chevalets lourds étaient sur roulettes! Le reste, trop lourd, reste en plein milieu, m'empêchant de terminer d'aménager ma classe. Le concierge courant partout, j'ai eu beau lui demander, ce n'est pas encore fait. Demain j'irai le revoir.

Et devinez quel CD a inauguré l'ouverture de ma classe... Oréole interdit de répondre :P

Oh... et espérez avec moi qu'il y a eu quelques déménagements cet été ou que plusieurs se sont ajoutés afin d'ouvrir une troisième classe de maternelle, car je suis en plus que dépassement sur papier!!! Gé-ni-al. Surtout avec une pseudo rentrée progressive. Non.. non... je ne partirai pas là dessus. Je vous mets seulement le lien suivant :)

La rentrée progressive à la maternelle

23 août 2009

Un dodo!!

V! Vi!

Il me reste un dodo... ça fait une semaine que je compte les dodos, comme une grande: sept, six, cinq, quatre, trois, deux... et maintenant un!!!

Mon sac est prêt, mes boîtes sont prêtes (wow, j'ai des boîtes moi aussi ENFIN!) mon lunch est prêt, je suis prête!

Me reste juste à faire dodo... pas tout de suite, faut quand même profiter des dernières heures de vacances pour mon vice de l'été: Twitter et les New Kids On The Block (je dis mon vice, car sans les New Kids je ne serais pas sur Twitter).

Demain, déjeuner rencontre, puis au boulot. J'ai beaucoup de questions pour ma collègue, surtout en ce qui a trait à la rentrée des élèves. Sera-t-elle progressive, organisée, déjà institutionnalisée, les surveillances, etc. Probablement que je devrai commencer à placer le local (espérance que les meubles ne seront pas tous dans le même coin, ça aiderait!)

Oh, au fait, aviez-vous compris que j'ai hâte de prendre possession de mon prix de bingo?

;) Bonne rentrée chers confrères!

27 juillet 2009

Tranche de vie!

Il y a de ces moments dans la vie d'une femme où elle doit faire certains achats. Certains achats mensuels disons. Certains achats intimes et personnels.

Prenons par exemple l'achat de serviettes hygiéniques. Hey ben ouais!

On ne veut pas montrer ça à tout le monde en sortant du magasin, n'est-ce pas?

Me semble que c'est clair en partant, non?

Eh ben...

Le sévice à la clientèle étant dorénavant empreint d'écologisme aigu, la petite phrase à la mode est "est-ce que vous voulez un sac?".

Je suis la première à ne pas en prendre chez mon ami Jean Coutu quand ça peut se loger dans ma sacoche ou si j'ai un sac écolo avec moi. Le hic, c'est que la semaine passée je n'avais pas de sac avec moi. Et je faisais justement une visite surprise chez Jean Coutu vu que je n'avais plus de réserve de ces damnées serviettes. Partie en oubliant le sac. Ça arrive.

À la caisse, la jeune demoiselle me lance, avec un automatisme déconcertant après le "est-ce que vous voulez autre chose?" et le "avez-vous la carte Air Lousses?", un "Est-ce que vous voulez un sac?"...

...
...
...

Vous la voyez venir?

Qui veut sortir de la pharmacie avec un sac de serviettes hygiéniques à l'air? Qui veut sortir avec une boîte de condoms à l'air? À la défense des condoms, par contre, je dirai que j'aurais pu au moins les cacher dans ma sacoche. Le sac de serviettes, par contre, aurait fallu que je travaille solide dessus!

Bref... quand elle m'a lancé sa question, j'ai légèrement figé. J'ai même, l'espace d'un moment, eu une conscience écologique, tout de suite suivie d'un "whoa là il y a des limites à tout!!!". C'est après ce "wake-up call" que j'ai regardé la pauvre caissière (très estudiantine) et que j'ai bafouilllé un "Ben... euuh... oui. Parce que. c'est pas le genre de truc que ça me tente de ramener devant tout le monde finalement..."

On l'a rit, mais je crois qu'elle vient d'en apprendre une bonne sur le sévice à la clientèle :D

24 juillet 2009

Je ne fais pas que travailler...

Aux détours de courriels, de recherche sur Youtube, je suis tombée sur...

Le duo des chats, G.A Rossini, par les petits chanteurs à la croix de bois. Moi, c'est le ptit brun que je veux dans ma classe!

09 juillet 2009

Prof en vacances... ouais me semble!

Je sais... ce sont les vacances...

Mais j'ai tellement hâte...

Que je me permets quelque dérogations au code d'honneur des vacances d'été.

Eh oui...

J'ai monté mes affiches de règles de vie.

J'ai trouvé un moyen afin de plastifier une myriade de petits rectangles de couleur de manière à ce que la pauvre madame responsable n'ait pas à les passer un par un tout en m'assurant que trois des quatre côtés soient plastifiés assez loin pour ne pas se déplastifier à l'usage.

J'ai acheté six beaux paniers de couleurs vives et différentes, paniers que j'ai trouvés par hasard dans une épicerie.

Dans une autre épicerie, j'ai acheté un livre "animé" (savez, avec les pliages articulés) à 5$ au lieu de 17$. Miam Miam sera parfait en mars pour rigoler avec l'alimentation!

Et je prévois encore faire quelques petites "babioles". Mais à temps perdu... ouais me semble!

Ho.. faudrait que j'achète du Velcro autocollant, et des aimants autocollants, et aussi...

02 juillet 2009

Petites nouvelles de moi!

La fin de l'année est enfin arrivée, et les vacances de même. Enfin! Il s'en est passé des choses depuis.

  • Concert des New Kids on the Block
    J'ai encore des étoiles plein les yeux, le coeur plein de souvenirs et d'émotions. Moi qui pensais que j'allais les voir enfin et qu'ensuite je pourrais dire mission accomplie! je ne sais pas ce qu'ils mettent dans leur éclairage, leur fumée ou leurs confettis, mais une chose est sûre. Depuis le concert, je m'ennuie d'eux, de l'énergie, de la magie. J'en veux plus. Disons que ça me donne mon coup de pied au derrière pour aller chercher mon passeport au plus vite. Madame Dobby va sortir en grand pour aller les revoir! Faire ce que je n’ai pas encore osé faire quoi... et que je n’aurais probablement pas osé faire autrement.


  • Fin d'année avec ma classe
    Je remplaçais une journée semaine pendant l'année dans une classe. J'ai terminé l'année avec elle. Disons que jamais je n'aurais cru qu'un 40 jours puisse être à ce point rempli de rebondissements et d'aventures. PMT m'aurait dit qu'un 40 onces l'est que je l'aurais bien plus cru! La dernière journée a été égale aux autres, à la différence que les 3 ou 4 éléments savaient très bien que c'était la dernière journée. Ça a été plus ou moins plate de les mettre un dans un coin, l'autre dans l'autre, l'autre sur le banc près de la porte, et d'entendre chiâler certains autres comme à leur habitude. Je n'ai pas été fâché de les remettre à leurs parents. Il y a des années comme ça.


  • Gros lot au bingo!
    Eh oui, j'ai gagné dans un merveilleux bingo, celui des affichages de postes. Ce que j'ai gagné? Un voyage d'un an dans une école avec une super équipe de direction, remplacement tout inclus, y compris la collègue vraiment fine comme cerise sur le sundae. Ma classe... pour l'année! Enfin!!! Plus de promenades, plus de jours de la marmotte. Mes projets, mes bébelles, mes élèves, mes routines! YÉÉÉÉÉÉ!!!!!


  • Stevie Wonder
    Si vous vous attendez à un beau récapitulatif du spectacle, oubliez ça! Tout ce que j'ai réussi à faire c'est une marche de santé d'une heure quelque part entre la sortie Bleury du métro Place-des-Arts et le métro Saint-Laurent. Ça et un trajet dans un métro ultra bondé. Je dirais même plus que bondé; c'est juste pour dire qu'on ne se croyait pas en Inde; manquaient juste les gens sur le dessus des wagons! Les policiers ont forcé la sortie vers Bleury dès le quai, sûrement parce que de toute manière, avec tous les gens devant la scène, ça ne pouvait tout simplement plus passer. Compréhensible.

    Sauf que... la ptite madame Dobby, avoir su, aurait regardé comme il faut une carte avant de se rendre question de ne pas être perdue dans ses points de repère. Je n'avais plus besoin de le faire à la sortie Jeanne-Mance, et je croyais qu'on sortirait là. Pouhahahaha. Erreur. Me suis retrouvée perdue dans une foule (sentimentale? euh...) Pendant 10 minutes, j'ai suivi le troupeau, qui lui suivait les directions de quelques policiers jusqu'à un gros motton, pensant être arrivé. Pouhahahah. Deuxième erreur. Je ne savais pas plus où j'étais.

    Après 15 minutes d'intense promiscuité, on a fini par avoir des nouvelles de ceux qui étaient en avant du motton et qui quittaient; ça ne rentrait pas à cet endroit. Grrrrr. J'ai essayé de me rendre, mais après deux ou trois débouchés bouchés, j'ai complètement perdu la carte. Je l'aime bien Stevie, mais là... Quand j'ai vu le nom Saint-Laurent sur un écriteau, et une belle pente descendante, j'ai pris mes jambes et je les ai amenées jusqu'à la station. Et encore, je n'ai pas eu ma leçon! En rencontrant une rue transversale d'où j'entendais le début du spectacle, j'ai essayé de nouveau, sans rien trouver dans la noirceur, même après avoir passé la barricade d'entrée d'un site du Festival... Bah disons que je me suis découragée avant d'arriver au bout qui me semblait encore très loin (sans savoir ce que je n'y trouverais pas).

    Suis retournée chez moi. 200 000 personnes qu'il y avait.

    Chanceuse qu'une amie ait enregistré du son et des vidéos. J'ai pu frissonner un brin.


Voilà!

04 juin 2009

Mémoire affective

Non, je ne parlerai pas du film. Mais c'est le titre qui me vient en tête présentement, c'est le seul qui peut décrire ce qui s'est passé lundi.

Tout d'abord, pour comprendre, allez lire ceci, puis cela.

Et maintenant, lisez ce qui suit. Même si c'est long. J'ai besoin d'écrire si long.

L'an passé, j'ai eu le plaisir de rencontrer par hasard l'enseignante qui avait terminé l'année avec eux. Pur hasard, et quel hasard. Au détour d'une jasette, j'ai découvert qu'elle avait été avec eux pour 3 ou 4 mois. Seulement. Pourtant, je les avais laissés en septembre. Pourquoi ne les a-t-elle pas eus plus longtemps? C'est simple; pour X raisons, ils avaient eu affaire à tellement de suppléants qu'elle était la onzième à y passer. Certaines avaient sauvé leur peau, d'autres comme moi n'avaient fait que passer entre elles, une autre avait dû partir. Déjà que l'année d'avant ils avaient goûté à la même médecine,vous imaginez ce qu'ils sont devenus. Malheureusement. Cette enseignante, qui les avait eus le plus longtemps, en avait bavé. Ils en sont même allés jusqu'à lui dire dès le départ que les autres étaient partis et qu'elle ne ferait pas mieux elle non plus. Pour leur rendre service, pour eux, elle a tenu le coup, bien qu'elle ait été fripée au passage.

J'étais triste pour eux. Eh oui, je suis comme ça. D'où le titre de mon billet. Mémoire affective. Je me souviens de tant de classes, de tant d'élèves, de tant d'anecdotes, et, surtout, de tant de "poqués". Même les noms s'impriment au passage dans ma mémoire, ce qui fait que souvent je me rappelle des années plus tard les avoir eus devant moi une journée. Il va sans dire que les classes où je passe plusieurs jours me marquent encore plus. Je me rappelle d'autant mieux les classes où j'ai dû faire un travail de "relevailles". Je suis mal faite, mais je suis faite comme ça.

Travail de "relevailles". C'était le cas pour cette classe de quatrième d'il y a deux ans, celle dont je parlais dans les billets que je vous ai fait lire et dont j'ai rencontré la dernière enseignante. Ces élèves, maintenant, sont en 6e année. Je me rappelle même plusieurs de leurs noms; bon, ça aide qu'ils ne soient pas totalement québécois pour la plupart et ainsi des noms pas trop communs pour mes oreilles, mais quand même, je m'en rappelle.

Lundi, donc, je devais remplacer deux enseignantes de sixième année en pleine correction des infâmes examens du ministère dans cette même école. Un et un faisant toujours deux, je savais que je tomberais sur ces élèves répartis entre les deux classes. Le matin, ça a relativement bien été. Très bien même. Pas trop de chialage, ça s'est vite placé, ça a roulé. Ils ont retrouvé leurs marques avec moi.

Là où ça s'est corsé, c'est en après-midi. J'ai réalisé qu'un des noyaux durs était dans cette classe. Le chialage, le gossage, les répliques, les niaiseries et les rires impolis venaient beaucoup d'elles et d'eux, et ça ne s'est pas amélioré avec tout ce que je vous ai raconté plus haut. Une s'est même rappelé que je les avais eus pendant trois jours en quatrième année. Les autres ont aussitôt allumé.

La première heure a été remplie d'interventions, lourdes, toujours à recommencer. Pas moyen d'avancer réellement; "l'obstinage ", les commentaires, et tout le bataclan prenaient beaucoup de place. Et me faire prendre pour une épaisse quand je demande de se taire et qu'on me dit "Ben là j'ai pas parlé! As-tu vu ma bouche bouger?" (rires des autres), alors que je l'avais observé un brin voir si elle réagirait par elle-même, j'ai passé l'ancienneté. Même mon "Heille, je sais que grosse et épaisse ce sont des synonymes, mais même si je suis grosse prends-moi pas pour une épaisse!" n'a pas eu raison de tout, bien que ça ait fermé le clapet à certains.

Finalement, après la récré, et voyant que ça ne s'améliorait pas de retour en classe, j'ai mis en fonction une de mes menaces précédentes: vous voulez que je fasse la police et que je vous surveille, bien parfait. Tout le monde range ces choses, tout le monde met ses bras sur le pupitre, tout le monde est en silence. Vous ne faites rien d'autre, et moi je vais vous surveiller. Point. Et ceux qui ne respecteront pas ces consignes, vous aurez la surprise après, car je prends en note tous les noms, je mets des X, et à la fin je vous dirai combien de fois vous devrez faire la copie. "C'est quoi la copie?" de lancer une. Moi de répondre qu'elle devrait s'inquiéter de s'arranger pour ne pas la faire plutôt que de ce qui sera à écrire.

Et j'ai fait la police. Le pire, c'est que ça a fonctionné. Après quatre ou cinq interventions du genre range la gommette, remets tes mains sur le pupitre, arrête de répliquer, et ce, tout en écrivant au fur et à mesure des noms et des X, ça a eu tout le succès escompté. Le dernier X que j'ai mis a été sous-entendu d'un regard profond, et l'élève a vite lâché ce qu'elle faisait de dérangeant juste en voyant ensuite mon crayon s'animer.

Je dis pire, car croyez-vous que j'aime utiliser cette méthode? Pas du tout. Je l'utilise quand le reste ne fonctionne pas, quand ça sent la perte de contrôle. Mais je la déteste. Je ne suis pas une police. Par contre s'il faut en arriver à faire de la base à ce point, je n'ai pas le choix.

Je les ai gardés pendant 30 minutes ainsi. Certains levaient la main, surtout les plus tranquilles, et je leur faisais signe que je ne les écoutais pas. Les autres ont fini par se coucher la tête dans les bras. Je les regardais, tellement calmes que ça faisait presque pitié. Et dans ma tête, je me disais "bordel, j'aurais donc aimé rester avec eux, bon sang, ils ont été tellement malmenés par les événements, il ne leur manquait que ça pour que, sans devenir parfaits, ils deviennent mieux." Et encore, cette année, j'avais su pendant la récré, ils s'étaient tapé un bal de suppléants. Yé.

J'aurais voulu tout leur dire ce que j'avais en tête, mais ça ne voulait pas sortir. Motton. J'ai décidé de leur écrire plutôt. Je me suis levée, je suis allée au tableau, et j'ai écrit:

Je n'ai pas envie de vous parler. Je vais donc vous écrire. Surtout à ceux et celles qui étaient dans cette classe de quatrième année, Les autres comprendront. J'ai pensé à vous pendant les deux années passées. --

Là, une élève a émis un rire. et j'ai continué. Pesant mes mots, prenant le temps de réfléchir, entre deux mottons.

-- Pas en mal, détrompez-vous. Je me demandais ce que vous étiez devenus, et j'espérais que ça avait été mieux pour vous. Malheureusement, j'ai rencontré une enseignante qui vous a eu pendant quelque temps, et j'ai appris que ça n'avait pas été la joie pour vous. Je crois que ça vous a "endurcis" ou "rentré dedans", je ne sais pas. Mais j'étais triste pour vous. Je suis faite comme ça, je pense et je m'inquiète de "mes poqués". J'aurais voulu que ça aille mieux pour vous. Ça ne me tente royalement pas de faire la police avec vous. Maintenant, si vous êtes prêts à travailler et à être OK, levez la main et je vais aller vous porter le travail.

Pendant que j'écrivais le dernier bout, je sentais quelque chose derrière moi; je sentais leur lecture, je sentais qu'ils attendaient les prochains mots. Quand j'ai fini par déposer ma craie, j'espérais.

Je me suis retournée.

Les trois pires avaient déjà la main levée. Les autres se regardaient, pendant que je leur donnais les feuilles, et levaient la main un à la suite de l'autre. Pas un mot n'a été dit. Surtout pas de moi, je n'aurais pas été capable. Motton. J'ai presque tout passé. Ils travaillaient, ne disaient pas un mot. Une seule n'avait pas eu le travail. J'ai soupçonné qu'elle n'avait même pas vu que j'écrivais, car elle était couchée, la tête dans les bras, comme au début de mon mot. Je suis allée la secouer doucement, elle a ri pour commencer à niaiser, personne ne l'a suivi. Je ne lui ai posé qu'une question: "As-tu lu ce que j'ai écrit?" "Non, hihihi!" "Lis."

Je suis partie. Elle a lu. Sourire en coin tout d'abord, puis sérieusement. Et elle a levé la main.

De retour au bureau, j'ai senti le retour de l'ascenseur me rentrer dedans. Et j'ai senti émaner d'eux plein d'ondes et de je ne sais quoi. C'est là que j'ai ravalé et je me suis mouchée.

À la fin, j'ai fait ramasser les travaux. "Vous ramassez? Mais on doit le faire en devoir!?!?" "Non, ramasse pis laisse faire". Ça s'est fait dans le calme. Non, ils ne ramèneraient pas de travail à la maison. J'ai barré les noms pris en note. C'était ma manière de signer la trêve. Puis, je leur ai parlé. Je leur ai dit que je n'aurais pas été capable de leur dire ça de vive voix, que je voulais leur faire le message depuis longtemps, que j'aurais aimé le faire en d'autres circonstances. Que j'aurais aimé rester avec eux en quatrième année, mais que ça n'avait pas été possible. Je leur ai souhaité bonne vie et bon passage au secondaire, de profiter des activités, de leur vie là-bas et surtout de leurs études, car les études étaient le plus beau cadeau qu'ils pouvaient se faire. Ils n'ont rien dit, sauf merci.

Ils ont pris leur rang, chahutant un peu, mais ce n'était pas aussi difficile. Une des trois pires a pris la brosse à tableau et a tout effacé le message. C'est bien ainsi; c'est entre eux et moi tout ça. Jusqu'à la porte, ça s'est bien passé. J'ai eu des beaux bonjours, des sourires, des clins d'oeil. J'en ai tout autant distribué. Un m'a même demandé si je reviendrais dans leur classe. Je lui ai dit que je ne pensais pas étant donné qu'il ne reste que quelques jours.

Je me demandais si j'avais bien fait. Je pense que oui.

J'espère que ça leur a fait du bien.

J'espère, car même si j'en suis encore chavirée, ça a fait du bien de mon bord aussi.

Même si en écrivant, j'ai encore le motton.

12 mai 2009

Sept semaines...

Un peu plus de sept semaines...

Et c'est la fin de mes jours de suppléance? Probablement. Mais ce n'est pas ça qui m'importe (quoique j'ai pas mal hâte d'en finir avec ça aussi).

Non... Sept semaines et...

... et je pourrai les voir... ENFIN!!!

Presque 20 ans que je rêve de ce moment...

9 mois après notre premier rendez-vous manqué...

Qu'il fasse soleil ou qu'il pleuve, on s'y verra mes beaux!!!

17 avril 2009

Câlin-aholic

Non, je ne suis pas dépendante à ce point, mais reste que ça fait vraiment du bien. Et parce que ça fait du bien au moral, j'entretiens la chose. Venez m’en faire des câlins (quand c'est le temps évidemment, pas quand je suis en train de vous demander pour la 15e fois de vous placer en rang...). Et souvent, j'en demande.

Essayez de rester fatigués, songeurs ou dans votre bulle quand des enfants vous reconnaissent dans la rue, vous disent bonjour avec vigueur (pour ne pas dire avec un sourire fendu jusqu'aux oreilles) puis vous sautent littéralement dans les bras. Ça vous remonte le Canayen et vous étampe un sourire en pleine face. Même sans la partie câlins, ça fait du bien, surtout quand les fameux bonjours viennent d'élèves qui auraient toutes les raisons de vous éviter vu que leur dernière période libre en votre présence s'est passée "sur le banc".

Ça redonne un boost d'énergie.

Des exemples?

  • Au retour du travail, ce soir, j'en ai eu quatre pour le prix d'un. Quatre enfants du primaire, enjoués et souriants, qui, me voyant à l'arrêt d'autobus, ont traversé la rue pour venir me voir et me sauter dans les bras. Une petite qui à toutes les fois qu'elle me voit prend sa course et vient me serrer fort, son frère et deux de leurs amis. On a jasé de leurs projets, ri un peu puis ils sont repartis à leur petite affaire.


  • Lorsque j'ai fait ce fameux premier dernier stage, j'ai eu un moment de franc découragement. Tous les autres enfants de la classe le percevaient. La preuve que les enfants sont de vraies petites éponges. Une des élèves, du haut de ses cinq ans, est venue à côté de moi et m'a frotté le dos, en me disant qu'elle ne trouvait pas ça plaisant pour moi ce qu'il faisait. Ces quelques cercles dans mon dos m'ont tellement fait du bien que je m'en souviens encore.


  • Un vieil ancien élève de bénévolat, que j'ai revu ado au camp de jour où je travaillais, m'a sauté littéralement dans les bras. Et non, il n'y avait pas le trip "poitrine" caché sous la manoeuvre. Il est trop poli, innocent et naïf, allumé dans son discours, sage et honnête pour ça. Mature, et encore assez enfant à 14 ans pour accepter de serrer une prof dans ses bras sans arrière-pensées. Pourtant, j'ai déjà eu à être assez sévère avec lui, petit chenapan! Semble que ça ne l'a pas trop traumatisé cet ado une demi-tête plus grand que moi! Depuis ce fameux été, je me demande ce qu'ils sont devenus, lui et sa vieille sagesse. Il devrait avoir 19 ans présentement.


C'est là l'avantage de travailler dans mon quartier. Chaque jour, je risque d'avoir "ma dose" de bonjours ou de câlins. Et ça peut aussi être des bonjours et des sourires provenant de parents. Je ne sais jamais quand ni où: ça peut être dans l'allée des biscuits sodas, au comptoir des viandes ou dans un wagon de métro. Ça peut être aussi lorsque je suis bien installée dans ma chaise longue dans ma cour ou à la clinique. Certains de mes collègues n'aiment pas l'idée, et je leur explique toujours que les enfants sont assez intelligents et comprennent vite que je suis dans ma bulle, dans ma vie privée. Après leur gentil bonjour et 2-3 échanges, ils s'en vont, contents, mais respectueux de mon intimité. Le mythe du placard où les profs sont remisés le vendredi et dorment jusqu'au lundi suivant en prend pour son rhume, mais bon, il le faut bien pour qu'ensuite ils arrêtent de croire au Père Noël!

Ça fait du bien à tout le monde... et je serais bien folle de ne pas en redemander!

14 avril 2009

Le monde est petit...

Je le réalise encore plus quand j'apprends au cours d'une couversation que celle qui me parle, que j'ai remplacée il y a quelques temps, est la conjointe d'un collègue d'étude avec qui je me tenais régulièrement.

Jamais je n'aurais pu le savoir si elle ne m'avait pas demandé où j'avais étudié, quand j'avais terminé mes études et si je connaissais pas son conjoint. Je savais bien son prénom, à elle (à l'époque il en parlait tellement souvent de sa douce), mais je ne connaissais pas son nom de famille et je ne l'avais jamais rencontrée.

C'est plaisant ces rencontres, et c'est plaisant de recevoir des nouvelles de gens qui ont marqué notre cheminement et dont on se souvient encore.

Un autre avantage de la suppléance :)

10 avril 2009

Nous deux, ça ne se peut plus

Elle a vraiment du bagou ma Suzie Risettes. Il n'y a rien à son épreuve. Tassez-vous de là, et tenez-vous-le pour dit: elle n'a pas la langue dans sa poche et le message ne peut être plus direct et plus clair. Même Charismatique Solitaire ne peut rien contre elle.

Justement, la dernière scène de "chien dans le nez" de notre demoiselle avait comme vis-à-vis Solitaire Charismatique. Faut croire que j'étais la dernière à le savoir, mais ils étaient, du haut de leurs 5 ans, en couple. En fait, je l'ai appris au moment ou Suzie expliquait à Solitaire que, et je cite, ça ne pouvait plus durer, que c'était fini entre eux, et que là c'était comme ça. Charismatique, qui pourtant n'a jamais perdu le dernier mot d'une histoire, n'a pu que demander pourquoi. Ce à quoi elle a répliqué qu'elle ne l'aimait plus et que c'était tout.

La scène était à la fois rigolote et surréaliste. Voir ma minuscule Suzie gesticuler et lancer ses tirades les deux mains sur les hanches à mon Charismatique en perte momentanée de moyens, ça valait une photo. Ce que ma collègue et moi avons tenté de faire subtilement, en essayant de taire notre barbe qui riait trop. Jusqu'à ce que les deux protagonistes s'en aperçoivent et, à l'unisson, nous lancent un "beeeeennn làààààà!!! Faites-nous plus jamais ça!!!".

Nous avons bien ri tous les quatre, jusqu'à ce qu'ils nous demandent de prendre une photo d'eux pour le vrai. J'aimerais que vous puissiez voir la pose de nos deux ex-tourtereaux. On y voit la complicité d'un moment, forte complicité, bien qu'une image ne laisse jamais totalement tout transparaître. Mais, en la voyant, vous pourriez imaginer tout ce que vous y avez manqué. En tout cas, moi, à chaque fois que je la verrai, je vais revoir Suzie et ses petits poings bien ancrés de même que Charismatique prenant son gaz égal, pour une fois.

09 avril 2009

Madame Dobby la Marâtre...

Mouaip...

Suis une marâtre...

De la pire espèce...

J'ai osé les priver de leurs chocolats de Pâques...

...

La matinée avait quand même bien commencé... Ils me connaissent, je les connais. Il a fallu que je leur sorte le méga tableau d'émulation, mais c'est correct comme ça. Vous en avez besoin à ce point pour sentir qu'on vous encadre, bien parfait.

Sauf que, cet après-midi, ça s'est gâté. Leurs aptitudes à se mêler des affaires des autres, à s'obstiner pour un rien, à dire "j'ai rien fait, c'est pas moi c'est lui qui a commmencé" quand je les prends en flagrant délit de varger sur un autre pour régler leurs problèmes et à lever le ton pour optimiser toutes ces options on été utilisées à vitesse grand V. En, en plus, ils font le tout à vitesse grand double-V: ce qui était une affaire d'un noyau de deux ou trois devient une affaire au carré quand chaque obstinateur se détourne du conflit principal pour créer chacun de son côté un nouveau conflit avec 2 autres personnes qui cherchent à les obstiner. Si vous avez déjà vu la séparation cellulaire, vous pouvez prendre l'image comme référence.

Bref, imaginez l'atmosphère quand les autres élèves décident qu'ils feront eux la loi et le prof à votre place. Yé. Même pas le temps de réagir ni de le voir venir (et ce n'est pas parce que je n'ai pas essayé, loin de là).

J'ai eu beau faire la zen, mettre des moins dans le tableau d'émulation, mettre un plus pour souligner un effort de retrouver le calme, remettre des moins quand le chialage recommençait de plus belle (et devinez lesquels entre "les ceusses" qui sont à leur affaire et "les ceusses" qui sont les premiers à mettre leur grain de sel ordonnaient en criant aux autres de se taire? Ouaip, les derniers des "ceusses"!), sans compter le nombre de "mêle-toi de tes affaires" que j'ai pu dire, rien n'y faisait.

Finalement, j'ai pris l'option que je déteste le plus, mais qui a un effet boeuf pour limiter les dégâts et éviter que ça dégénère encore plus que dans les 30 dernières secondes: crier plus fort qu'eux et lâcher un WACK! comme on dit. Je dé-tes-te. Je déteste devoir crier quand parler fort n'est pas suffisant pour attirer leur attention. J'ai dû faire ça à multiples reprises, même si entre chaque fois il arrivait parfois que l'intervention posée puisse porter fruit. Et, je le répète, je déteste.

Jusqu'à la fin, je les prévenais de ce qui se passait, de ce que je voulais, pour finir par leur gueuler les mêmes consignes parce qu’à la minute où j'avais obtenu le silence et le calme, ils se mettaient en branle non pas pour faire ce que j'avais dit, mais pour aller se "chercher" mutuellement ou se régenter entre eux, au déplaisir des régentés qui n'en chialaient que plus.

Et, à la fin, mal leur en prit: je leur avais dit, pour les encourager à se grouiller, qu'ils avaient 2 minutes pour ranger, deux minutes pour que je passe des feuilles et qu'ensuite ils auraient le temps, s'ils respectaient tout cela, de recevoir les chocolats que leur enseignante leur avait laissés. Ils ont rangé en 2 minutes, ils se sont mis en silence pour recevoir les feuilles, mais ont profité de la distribution ce celles-ci pour repartir de plus belle leur autogossage.

Ça a été le dernier WACK! que j'ai lancé. Il a été suivi d'un très senti et tonitruant "laissez-faire les chocolats, j'ai eu beau essayer, vous ne les méritez pas. Et allez vous préparer pour partir...". Déception sentie, mais aucun n'a osé me contredire.

Je déteste ces journées-là où ça commence bien pour foirer. Où je dois crier. Maudit que je ne me sens pas pro!

Et c'est la première fois de ma carrière que j'annule un cadeau.

08 avril 2009

Juste pour vous dire...

Malheureusement, étant donné qu'un nononime semble avoir du plaisir à polluer mes commentaires, j'ai réduit un brin l'accès aux commentaires: seuls ceux qui sont inscrits à Blogger ou à l'un des systèmes de blogue avec OpenId (Live Journal, Typad, Wordpress, AOL) pourront commenter.

Tannée de lire un paquet de niaiseries partout!

Tutti-frutti 08-04-2009

  • Comment se fait-il que, lorsque je remplace notre prof d'éducation physique et que j'ai affaire à ma classe pour une période, j'ai plus d'impact et de contrôle sur eux que s'ils sont avec moi et un spécialiste de kinball? Bien honnêtement, ça fait deux cours que nous avons où j'aurais plutôt eu envie de jouer à Duck Hunt avec eux. Me suis plutôt défoulée sur une chaîne radio Internet de musique de drogués, comme une collègue m'a dit. Syndrome Ally McBeal, quand tu nous tiens...


  • Je ne sais plus quoi faire avec mon Bougon. L'aime pas l'école. Dès que c'est difficile, forçant, ou qu'il s'est levé du mauvais pied, on a affaire à sa baboune, à ses crises d'opposition, à ses yeux assassins, à ses grimaces. Faut dire qu'on le force à faire ses choses, concept qu'il n'a jamais eu à affronter pendant les cinq premières années de sa vie. Maman a, de son propre aveu, démissionné. Bref, nous sommes ma collègue et moi les premières à lui tenir tête. Yé... la joie. Faut même prévoir donner un mot à la mère pour qu'elle ne cède pas au chantage de fiston et que, malgré sa crise pour ne pas revenir en après-midi, elle doit l'envoyer pour qu'il fasse face à ce travail qu'il n'a absolument pas voulu faire le matin. Question que, pour une fois, il voit que ça ne fonctionne pas ça non plus.


  • Je suis *ENFIN!* l'heureuse proprio d'une nouvelle bombe informatique. Enfin, je peux vraiment profiter de la haute vitesse de mon internet. Mon ordinosaure de 2001 avant tellement de difficultés à tenir la cadence... en fait il ne la suivait pas du tout! Une des meilleures preuves est la différence de temps que prend un scan antivirus: 120 minutes contre 10 pour ma nouvelle acquisition. Imaginez ce même rapport temporel pour toutes tâches à faire... Je chante encore les louanges de mon retour d'impôts, c'est peu dire!


  • Toujours sur la planète célibat. Rien à ajouter.


  • Toujours très en demande par les profs de partout. Flatteur. Et, à l'affichage, qui va avoir l'embarras du choix? Bibi! J'écoute déjà les palabres de fond de cuisine sur les postes qui ferment ou qui ouvrent, ou ceux sur les remplacements de bedaines ou de sabbatique, et j'ai franchement hâte de voir tout cela au bingo de juin.


J'aurais voulu conter d'autres anecdotes, mais j'ai perdu le joli papier où je les avais notées. Grrrr. Je vais être plus attentive pour le reste.

24 février 2009

Élémentaire mon cher Watson!

La semaine passée, avec mon groupe de maternelle, j'ai commencé la gravure et l'impression. Le thème: l'île déserte. À la question "qu'amènerais-tu sur une île déserte?", les réponses ont été multiples. Outre les merveilleux Bakugan (ceux-là même qui remplissent les tiroirs à gugusses confisquées des bureaux de profs), j'ai obtenu un chat, une bouée pour nager dans le profond, un petit bateau pour jouer dans l'eau et...

"-Un trésor."

Air d'étonnement de ma part. "Et pourquoi, Suzie Risettes?"

"-Ben, pour l'enterrer." Sourire candide et clin d'oeil de Mamzelle Risettes puis éclats de rire en duo.

Fallait y penser... ils n'arrivent pas là tout seuls non?

09 février 2009

Tutti-frutti 09-02-2008

Full fan freak finie...

C'est à peu près ce que voulait dire le regard que m'a jeté mon père lorsque, très concentrée sur mon jeu Tetris pendant que j'écoutais distraitement Le cercle la semaine passée, j'ai lancé un "NEW KIDS ON THE BLOCK". Je venais toujours d'entendre les mots "Click Click Click" de la bouche du beau Charles. Je n'avais pas vu la lettre vedette aux définitions à ce moment, mais comment aurais-je pu réagir autrement à l'énoncé de ce mot par trois fois répété? J'ai eu la confirmation en levant la tête que je ne m'étais pas trompée; la lettre était N et, puisque le concurrent avait passé sur la définition, j'ai pu réentendre celle-ci. Non, mais, ça fait un petit velours à mon coeur de groupie de voir que, quelque part, il y a une recherchiste qui a pensé à leur fameux retour pour l'inclure dans la banque des N.



Compliment par la bande

Après que j'aie eu expliqué en long et en large mon fonctionnement, mes quatre attentes, mon tableau d'émulation basé sur leur atteinte ainsi que ce que j'appelle la zone individualiste, un élève lance, dans le brouhaha des pupitres et des livres qui sont sortis de ceux-ci: "Ouain, c'est vraiment la meilleure des suppléantes qu'on a eues à date". Et je n'ai pas eu de graves problèmes avec ces élèves. J'adore.


Sacoche ceinture noire

Eh oui... ma merveilleuse sacoche a décidé de me lâcher dans un moment critique. Alors que je mettais la main dedans pour attraper mon portefeuille, j'ai entendu un "TAK!" suivi d'un "patatak!". La sangle d'épaule venait de lâcher, cassant net et volant dans les airs, à la manière d'un élastique qu'on tire et lâche. Et, évidemment, j'ai tout perçu comme dans un ralenti dramatique. N'écoutant que mon courage, j'ai réussi à saisir ma sacoche d'une main tout en attrapant ma sangle, l'empêchant d'éborgner le client suivant. Maintenant, amenez-moi quelques Ninjas que je puisse les trucider, surtout que ma nouvelle sacoche a une forme assez aérodynamique qui pourra les assommer à tous les coups. Je suis prête!

06 février 2009

Petite perle de 3e année

Dans un exercice où la consigne était d'écrire le masculin du nom féminin donné...

J'ai ri de voir la réponse en imaginant ce dont ça aurait l'air dans la minute de la faune et de la flore canayenne.

"Masculin de hirondelle:

- rondelle"

Jolie omission hihi.

31 janvier 2009

Recharger la carte OPUS, ou comment écoeurer un acheteur

Si vous n'aviez pas compris, j'ai besoin de péter ma coche. De faire une montée de lait. De manger du comité de l'innovation technologique pour souper. Bref, je suis en maudit contre le très nouveau, et pas très fiable, système d'obtention de cartes de passage mensuel sur la carte OPUS de la Société de transport de Montréal.

J'ai acquis ma carte OPUS lors d'un échange de titres de transport cet été. J'aime bien le principe de la puce RFID. Il faut quand même faire attention, car des histoires d'horreur du genre titres disparus entre l'achat et la première utilisation sont, sans être monnaie courante, assez fréquents. Jusqu'à présent, sur ce point, je suis très chanceuse. Par contre, à 68,50$, arrêts de services du métro fréquents et horaires d'autobus coupés dans mon coin pour mettre le véhicule libre ainsi obtenu ailleurs pour ramener l'horaire de passage d'une autre ligne déjà très efficace de 10 à 8 minutes (alors que nous passons d'un autobus aux demi-heures à un autobus aux heures pour le seul trajet qui dessert dans l'axe est-ouest un quartier résidentiel), j'aimerais que l'opération achat soit la moins douloureuse possible.

Est-ce que c'est trop demander?

Il semble bien que oui à la STM. Il est très difficile de recharger la carte dans le circuit même du métro.

Évidemment, cet été, les points d'achats n'étaient pas encore nombreux. Il fallait aller dans certaines stations équipées pour ce faire, en attendant que graduellement les autres points de services soient ouverts. Finalement, en septembre, ils en sont arrivés à brancher la distributrice à ma station. On me disait aussi que les points de vente chez les commerçants allaient bientôt être équipés, sans toutefois être capable de me donner des dates. La dernière fois que j'avais demandé à mon point de vente habituel, soit vers la fin octobre, il était toujours en attente du système pour faire le chargement. Je m'étais donc résignée à ne pourvoir acheter mes passages que dans une station de métro lorsque j'y passais. À part deux fois où la machine était hors d'usage à ma station d'entrée (j'ai pu acheter à la sortie), je n'ai pas eu de réels problèmes jusqu'au mois de janvier.

C'est en janvier que j'ai connu les douceurs des ratés de la machinerie. Fin décembre, je suis allée à ma station de métro pour charger ma carte dans la très magnifique et grosse machine orange et bleu située en face de la très magnifique et très vitrée loge du changeur. Habituellement, j'utilisais ma carte de débit. Or, cette journée de décembre, j'ai dû aller retirer de l'argent comptant, et plutôt que faire ensuite une deuxième transaction au métro, j'ai retiré le montant comptant pour mon titre de transport. Ce que je ne savais pas, c'est que, rendue là-bas, le 5 dollars pourtant tout neuf et un 20$ tout neuf aussi n'ont obstinément pas voulu entrer dans le "gobeur d'argent". Celui-ci me les a recrachés invariablement, même après deux, trois, cinq, dix, quinze tentatives.

Puis, pendant que j'essayais de retaper le minuscule pli dans un coin des billets, la transaction s'est annulée. J'ai légèrement paniqué à l'idée que derrière le méga "TRANSACTION ANNULÉE" affiché à l'écran se cachaient MES 40$... jusqu'au moment où kecling keclang kecling keclang... mes 40 beaux dollars ont atterri dans le récipient à reçus et monnaie en... vingt belles pièces de 2$ lâchées "lousses". Mes yeux étaient aussi ronds que chacune des pièces, il va sans dire. Je bouillais de l'intérieur; essayez, avec deux sacs d'épicerie bien pleins, des gants et un porte-monnaie ouvert de ramasser vingt pièces sans en échapper une et en les comptant, puis d'aller avec le tout à la loge située à l'opposé de la position de la grosse machine pourrie. Bouillir comme ça, je pouvais siffler comme un bon vieux "kettle".

Finalement, après 10 tentatives du changeur (pauvre lui, ce n'est pas donné à tout le monde d'être à l'aise avec l'informatique et le gossage dans les menus, alors imaginez quand votre patron vous fout cet outil entre les dents), et un comptage puis recomptage de la monnaie, j'ai eu mon titre sur ma carte. Arrivée chez moi, j'ai appelé à la STM pour comprendre ce qui se passait. Imaginez-vous donc que c'est normal que les billets ne rentrent pas toujours dans le système de "gobage", qui est le même que les machines pour faire de la monnaie. Un peu trop vieux, un pli, tout peut faire en sorte que le billet est rejeté. Quelle est la solution, ai-je demandé. Utiliser la carte débit, quoique là aussi le système peut flancher, Madame, ou aller directement à la loge du changeur... Euh... c'est moi ou la machine devait ALLÉGER la tâche du changeur et rendre l'achat plus efficace? Oui, madame. Ah bon.

Ce mois-ci, je décide que je ne ferai pas de chichi. Je n'ai pas eu à retirer de l'argent, alors j'y vais pour le bon vieux système débit. Petite marche jusqu'à ma station; j'arrive devant la magnifique et gigantesque machine et... un très "Désolé, hors d'usage" est inscrit sur l'écran bleu rappelant douloureusement les "blue screens of death". Ben coudon... on va aller voir la charmante changeuse qui trône dans la loge. En parcourant la distance, un doute m'assaille. Et il se confirme: à la question "avez-vous l'Interac?", 100% de la changeuse interrogée a donné "Non" comme réponse. Sa solution à mon mécontentement? "Bah là, regardez, y a un guichet juste derrière madame"... Ben oui, il est sûr et certain que je vais utiliser un bel ATM qui, pour me donner 80$ (car vive les billets guichets qui n'ont toujours que des billets de 20$), me soutirera de 2$ à 5$ de frais (dont une partie va directement à l'exploitant louant la machine) tout en offrant à ma banque de me retirer un montant presque équivalent pour services rendus.

Est-ce que j'ai envie que mon titre de transport me coûte presque 80$ plus le fait que les 11,50$ de surplus ne seront pas dans mon compte de banque lorsque viendront mes paiements préautorisés? Nah! J'ai donc pris la route de la prochaine station, croisant les doigts pour que la belle et grosse machine y soit fonctionnelle. Elle l'était. Résultat de l'opération: une affaire de 20 minutes de marche plus 5 minutes de transaction aura pris 20 minutes d'attente et de voyage de métro puisque, évidemment, le métro vous passe au nez toujours dans les moments de bouillonnement intense contre leur estifi de système, à l'aller comme au retour.

Arrivée chez moi, j'appelle le service de la carte OPUS. On me dit que pour me plaindre je dois appeler l'autre ligne... qui bien sûr débouche sur un gentil message "Veuillez prendre note que le samedi et dimanche nos bureaux ne sont pas ouverts". Grrrr. Rappel au service OPUS, en omettant le mot plainte. Je leur explique le problème et leur demande pourquoi les loges n'ont pas Interac. L'aimable dame qui a l'air d'en avoir son voyage met dit que c'est parce que les loges n'ont jamais eu d'Interac. Wow, superbe raison, me dis-je en lui disant, effectivement, avant qu'ils n'entrent le système d'opération et les machines qui elles l'ont, je peux comprendre. Mais, maintenant qu'il ne suffit que de relier le fil et le service Interac (au nom de la STM) déjà entrant dans la station la loge, pourquoi ne l'ont-ils pas, surtout que le service de renseignement sur OPUS m'a dit que le débit était la meilleure manière de se procurer la recharge? Elle me fait comme réponse d'appeler le service à la clientèle. Je lui ai dit qu'il était fermé la fin de semaine, ce à quoi elle me dit que je pouvais écrire un commentaire sur le site de la carte OPUS et qu'on m'y répondrait. Cette réponse m'a fait réagir: eeeeuh... et les gens d'Internet du site de renseignement d'OPUS vont, eux, pouvoir me répondre plus qu'ici avec vous au téléphone? Oui. Ah ben... coudon. Vive l'efficacité! Merci, Madame!

Grrrrr...

Il est sûr que j'appelle lundi (si je trouve le temps) pour me plaindre de leur inefficacité. En attendant, il y a de l'espoir pour les mois à venir. Dans un éclair de génie, j'ai rappelé mon point de vente, une belle pharmacie. J'ai alors appris de la bouche d'une jolie (au ton de voix, elle est jeune et jolie bon!) et sympathique caissière qu'ils avaient le système pour recharger les cartes et que le tout se payait non pas sur une des belles machines de la STM, mais bien sur leur sympathique caisse à eux!

Vive les humains aux commandes!!!

Et vive la STM qui achète le méga système de seconde main à gros prix et qui n'obtient même pas un service fiable de celui-ci pour ses clients dans son propre réseau!!!

04 janvier 2009

Mixed feelings

J'aime bien cette expression. J'aime mieux les mixed nuts par contre.

Ça décrit à peu près ce que je ressens présentement. Oui, j'ai hâte de recommencer à travailler. J'ai hâte de me faire aller devant une classe, de revoir des étincelles, de me sentir active et utile, d'enseigner et d'aider les élèves qui en ont besoin. Par contre, cette hâte signifie aussi que je vais refaire le ballet des classes, le manège de la suppléance, le charivari des appels, les montagnes russes administratives, les clowneries des changements de cap des décisions. Ça, ça me tente moins. Et encore, si j'étais sur appel comme 95% des suppléants, ça pourrait être 100 fois pire avec l'incertitude des appels et du salaire. Eux, je sympathise avec eux, ça doit sincèrement faire mal au moral de se faire traiter comme des moins que rien.

C'est sûr que j'ai pris ce contrat en connaissance de cause. En désespoir de cause. En espoir de cause; j'aurais aimé que ça change un peu. Mais non, le varlopage continue, le "bullshitage" continue, la chaise musicale des consignes et des responsables également. Demander des explications, des améliorations ou me plaindre ne mène à rien; je passe pour la chialeuse j'en suis certaine, et ça me bouffe plus d'énergie qu'il y a de résultats. Il ne me reste qu'à me raccrocher à ce qui me reste de ma profession, soit le besoin et la fierté de bien faire mon travail et de faire avancer les enfants même pour un jour ou deux de présence. Il me reste aussi l'appréciation des collègues, des directions d'écoles, les mots gentils des enfants que je rencontre, la joie dans leurs yeux en me voyant revenir (même chez ceux qui se rappellent avoir goûté à ma médecine).

Et il me reste l'écriture, pour ventiler un petit peu ce que je ressens comme ce soir.

Bon retour à tous ceux qui y retournent demain!