31 janvier 2009

Recharger la carte OPUS, ou comment écoeurer un acheteur

Si vous n'aviez pas compris, j'ai besoin de péter ma coche. De faire une montée de lait. De manger du comité de l'innovation technologique pour souper. Bref, je suis en maudit contre le très nouveau, et pas très fiable, système d'obtention de cartes de passage mensuel sur la carte OPUS de la Société de transport de Montréal.

J'ai acquis ma carte OPUS lors d'un échange de titres de transport cet été. J'aime bien le principe de la puce RFID. Il faut quand même faire attention, car des histoires d'horreur du genre titres disparus entre l'achat et la première utilisation sont, sans être monnaie courante, assez fréquents. Jusqu'à présent, sur ce point, je suis très chanceuse. Par contre, à 68,50$, arrêts de services du métro fréquents et horaires d'autobus coupés dans mon coin pour mettre le véhicule libre ainsi obtenu ailleurs pour ramener l'horaire de passage d'une autre ligne déjà très efficace de 10 à 8 minutes (alors que nous passons d'un autobus aux demi-heures à un autobus aux heures pour le seul trajet qui dessert dans l'axe est-ouest un quartier résidentiel), j'aimerais que l'opération achat soit la moins douloureuse possible.

Est-ce que c'est trop demander?

Il semble bien que oui à la STM. Il est très difficile de recharger la carte dans le circuit même du métro.

Évidemment, cet été, les points d'achats n'étaient pas encore nombreux. Il fallait aller dans certaines stations équipées pour ce faire, en attendant que graduellement les autres points de services soient ouverts. Finalement, en septembre, ils en sont arrivés à brancher la distributrice à ma station. On me disait aussi que les points de vente chez les commerçants allaient bientôt être équipés, sans toutefois être capable de me donner des dates. La dernière fois que j'avais demandé à mon point de vente habituel, soit vers la fin octobre, il était toujours en attente du système pour faire le chargement. Je m'étais donc résignée à ne pourvoir acheter mes passages que dans une station de métro lorsque j'y passais. À part deux fois où la machine était hors d'usage à ma station d'entrée (j'ai pu acheter à la sortie), je n'ai pas eu de réels problèmes jusqu'au mois de janvier.

C'est en janvier que j'ai connu les douceurs des ratés de la machinerie. Fin décembre, je suis allée à ma station de métro pour charger ma carte dans la très magnifique et grosse machine orange et bleu située en face de la très magnifique et très vitrée loge du changeur. Habituellement, j'utilisais ma carte de débit. Or, cette journée de décembre, j'ai dû aller retirer de l'argent comptant, et plutôt que faire ensuite une deuxième transaction au métro, j'ai retiré le montant comptant pour mon titre de transport. Ce que je ne savais pas, c'est que, rendue là-bas, le 5 dollars pourtant tout neuf et un 20$ tout neuf aussi n'ont obstinément pas voulu entrer dans le "gobeur d'argent". Celui-ci me les a recrachés invariablement, même après deux, trois, cinq, dix, quinze tentatives.

Puis, pendant que j'essayais de retaper le minuscule pli dans un coin des billets, la transaction s'est annulée. J'ai légèrement paniqué à l'idée que derrière le méga "TRANSACTION ANNULÉE" affiché à l'écran se cachaient MES 40$... jusqu'au moment où kecling keclang kecling keclang... mes 40 beaux dollars ont atterri dans le récipient à reçus et monnaie en... vingt belles pièces de 2$ lâchées "lousses". Mes yeux étaient aussi ronds que chacune des pièces, il va sans dire. Je bouillais de l'intérieur; essayez, avec deux sacs d'épicerie bien pleins, des gants et un porte-monnaie ouvert de ramasser vingt pièces sans en échapper une et en les comptant, puis d'aller avec le tout à la loge située à l'opposé de la position de la grosse machine pourrie. Bouillir comme ça, je pouvais siffler comme un bon vieux "kettle".

Finalement, après 10 tentatives du changeur (pauvre lui, ce n'est pas donné à tout le monde d'être à l'aise avec l'informatique et le gossage dans les menus, alors imaginez quand votre patron vous fout cet outil entre les dents), et un comptage puis recomptage de la monnaie, j'ai eu mon titre sur ma carte. Arrivée chez moi, j'ai appelé à la STM pour comprendre ce qui se passait. Imaginez-vous donc que c'est normal que les billets ne rentrent pas toujours dans le système de "gobage", qui est le même que les machines pour faire de la monnaie. Un peu trop vieux, un pli, tout peut faire en sorte que le billet est rejeté. Quelle est la solution, ai-je demandé. Utiliser la carte débit, quoique là aussi le système peut flancher, Madame, ou aller directement à la loge du changeur... Euh... c'est moi ou la machine devait ALLÉGER la tâche du changeur et rendre l'achat plus efficace? Oui, madame. Ah bon.

Ce mois-ci, je décide que je ne ferai pas de chichi. Je n'ai pas eu à retirer de l'argent, alors j'y vais pour le bon vieux système débit. Petite marche jusqu'à ma station; j'arrive devant la magnifique et gigantesque machine et... un très "Désolé, hors d'usage" est inscrit sur l'écran bleu rappelant douloureusement les "blue screens of death". Ben coudon... on va aller voir la charmante changeuse qui trône dans la loge. En parcourant la distance, un doute m'assaille. Et il se confirme: à la question "avez-vous l'Interac?", 100% de la changeuse interrogée a donné "Non" comme réponse. Sa solution à mon mécontentement? "Bah là, regardez, y a un guichet juste derrière madame"... Ben oui, il est sûr et certain que je vais utiliser un bel ATM qui, pour me donner 80$ (car vive les billets guichets qui n'ont toujours que des billets de 20$), me soutirera de 2$ à 5$ de frais (dont une partie va directement à l'exploitant louant la machine) tout en offrant à ma banque de me retirer un montant presque équivalent pour services rendus.

Est-ce que j'ai envie que mon titre de transport me coûte presque 80$ plus le fait que les 11,50$ de surplus ne seront pas dans mon compte de banque lorsque viendront mes paiements préautorisés? Nah! J'ai donc pris la route de la prochaine station, croisant les doigts pour que la belle et grosse machine y soit fonctionnelle. Elle l'était. Résultat de l'opération: une affaire de 20 minutes de marche plus 5 minutes de transaction aura pris 20 minutes d'attente et de voyage de métro puisque, évidemment, le métro vous passe au nez toujours dans les moments de bouillonnement intense contre leur estifi de système, à l'aller comme au retour.

Arrivée chez moi, j'appelle le service de la carte OPUS. On me dit que pour me plaindre je dois appeler l'autre ligne... qui bien sûr débouche sur un gentil message "Veuillez prendre note que le samedi et dimanche nos bureaux ne sont pas ouverts". Grrrr. Rappel au service OPUS, en omettant le mot plainte. Je leur explique le problème et leur demande pourquoi les loges n'ont pas Interac. L'aimable dame qui a l'air d'en avoir son voyage met dit que c'est parce que les loges n'ont jamais eu d'Interac. Wow, superbe raison, me dis-je en lui disant, effectivement, avant qu'ils n'entrent le système d'opération et les machines qui elles l'ont, je peux comprendre. Mais, maintenant qu'il ne suffit que de relier le fil et le service Interac (au nom de la STM) déjà entrant dans la station la loge, pourquoi ne l'ont-ils pas, surtout que le service de renseignement sur OPUS m'a dit que le débit était la meilleure manière de se procurer la recharge? Elle me fait comme réponse d'appeler le service à la clientèle. Je lui ai dit qu'il était fermé la fin de semaine, ce à quoi elle me dit que je pouvais écrire un commentaire sur le site de la carte OPUS et qu'on m'y répondrait. Cette réponse m'a fait réagir: eeeeuh... et les gens d'Internet du site de renseignement d'OPUS vont, eux, pouvoir me répondre plus qu'ici avec vous au téléphone? Oui. Ah ben... coudon. Vive l'efficacité! Merci, Madame!

Grrrrr...

Il est sûr que j'appelle lundi (si je trouve le temps) pour me plaindre de leur inefficacité. En attendant, il y a de l'espoir pour les mois à venir. Dans un éclair de génie, j'ai rappelé mon point de vente, une belle pharmacie. J'ai alors appris de la bouche d'une jolie (au ton de voix, elle est jeune et jolie bon!) et sympathique caissière qu'ils avaient le système pour recharger les cartes et que le tout se payait non pas sur une des belles machines de la STM, mais bien sur leur sympathique caisse à eux!

Vive les humains aux commandes!!!

Et vive la STM qui achète le méga système de seconde main à gros prix et qui n'obtient même pas un service fiable de celui-ci pour ses clients dans son propre réseau!!!

04 janvier 2009

Mixed feelings

J'aime bien cette expression. J'aime mieux les mixed nuts par contre.

Ça décrit à peu près ce que je ressens présentement. Oui, j'ai hâte de recommencer à travailler. J'ai hâte de me faire aller devant une classe, de revoir des étincelles, de me sentir active et utile, d'enseigner et d'aider les élèves qui en ont besoin. Par contre, cette hâte signifie aussi que je vais refaire le ballet des classes, le manège de la suppléance, le charivari des appels, les montagnes russes administratives, les clowneries des changements de cap des décisions. Ça, ça me tente moins. Et encore, si j'étais sur appel comme 95% des suppléants, ça pourrait être 100 fois pire avec l'incertitude des appels et du salaire. Eux, je sympathise avec eux, ça doit sincèrement faire mal au moral de se faire traiter comme des moins que rien.

C'est sûr que j'ai pris ce contrat en connaissance de cause. En désespoir de cause. En espoir de cause; j'aurais aimé que ça change un peu. Mais non, le varlopage continue, le "bullshitage" continue, la chaise musicale des consignes et des responsables également. Demander des explications, des améliorations ou me plaindre ne mène à rien; je passe pour la chialeuse j'en suis certaine, et ça me bouffe plus d'énergie qu'il y a de résultats. Il ne me reste qu'à me raccrocher à ce qui me reste de ma profession, soit le besoin et la fierté de bien faire mon travail et de faire avancer les enfants même pour un jour ou deux de présence. Il me reste aussi l'appréciation des collègues, des directions d'écoles, les mots gentils des enfants que je rencontre, la joie dans leurs yeux en me voyant revenir (même chez ceux qui se rappellent avoir goûté à ma médecine).

Et il me reste l'écriture, pour ventiler un petit peu ce que je ressens comme ce soir.

Bon retour à tous ceux qui y retournent demain!