24 avril 2007

So-so-so... saucisses à hot-dog part II

Bon bien voilà... au risque de me retrouver avec des "permanents" sur le dos, avec un débat dans les commentaires comme celui qui a eu lieu hier au Saint-Denis, j'ose.

J'ose dire qu'il y en a plusieurs qui nous implorent, nous les jeunes, de "lutter avec eux pour de meilleures conditions" de travail.

J'ose dire que nous, les précaires, nous sommes faits barouetter solide à la dernière rentrée scolaire, de même qu'à la précédente.

J'ose dire qu'enfin, on offrait quelque chose aux précaires: nouveau système d'affectation, les congés de maternité seront inclus dans les postes à offrir, plus d'obligation d'accepter un poste sous peine d'être radié pendant un an de a liste prioritaire (et ainsi de ne plus avoir à te demander si quelqu'un allait te rappeler après que les 400 autres aient été appelés pour des remplacements stables). Bref, je vous épargne les détails ainsi que toutes les petites nouveautés proposées.

L'affaire, et j'ose le dire, c'est que tout cela s'accompagne d'une minuscule possibilité, si minuscule qu'elle ne s'est pas réalisée depuis des lustres : un permanent plus vieux pourrait se voir supplanté s'il s'avérait être le "plus jeune" dans son école. Bon d'accord, j'avoue que ça ne serait pas plaisant. Par contre, c'est quand même plus plaisant de se voir versé au champ 21 que de se voir pitché en dehors de la commission scolaire à cause de la sacro-sainte clause du 50 km. Très alléchant tout ça pour nous les précaires à qui on en pense jamais (le dossier des précaires au syndicat est très jeune).

Or, j'ose dire que plusieurs permanents nous ont carrément fait dessus, nous ont fait savoir que nous ne valions pas la peine de ce sacrifice, que nous ne valions pas grand-chose dnas leurs négociations. Que la CSDM était en train de trouver des poissons et qu'elle avait sûrement ainsi mis un piège dans toute l'affaire qui les empêcherait de négocier (ça peut-être qu'il y a stratégie de négociations, mais bon, là si on commence à reculer au cas où, on n'a pas fini nos crêpes!). Et, en mots plus polis (m'enfin), ces mêmes permanents nous ont dit que si eux avaient pu se débrouiller (lire qu'eux n'avaient rien eu), bien que nous pouvions bien attendre de voir si l'entente allait être remise sur la table sans le sacrifice imposé, et que sinon ils n'en avaient rien à foutre. On n'a rien eu, alors vous non plus, vous n'en avez pas besoin!

J'ose demander maintenant si ça nous tente après tout cela de nous fendre en quatre pour arriver dans une classe, faire le boulot pour 12 puisque la classe vient de voir passer 6 suppléants et que c'est le bordel, le goût de nous impliquer dans les 56 projets en cours, le goût d'en donner plus, le goût de nous brûler.

Voilà... lyncher moi, moi et mon nombril... sauf que je vous rappelle, nombril pour nombril, le vôtre de nombril est déjà biens mis.

PS: Et je tiens à le préciser. Plusieurs permanents ont pris notre défense, ont rappelé que nous étions une famille, que mêmes les plus jeunes pouvaient avoir quelque chose en main dans les négociations, que ce n'était pas tout avoir tout cru dans le bec quoi! Je les remercie beaucoup! On ne demande qu'un peu de stabilité, autant pour nous et pour les élèves que pour les fameux permanents qui se tapent le boulot pour 10 quand l'instabilité se passe à 2 pouces de leurs nez. Merci à ces permanents qui montrent le vrai sens de la so-so-so-solidarité; pas toujours aux mêmes à supporter sans rien avoir bordel! Par chance, nous étions plus de précaires, et avec les permanents solidaires, l'entente partielle à l'essai pour 2 ans a été entérinée.

4 commentaires:

Ness Eva a dit...

Du haut de mes 3 ans d'expérience, je considère que les précaires sont souvent traités comme de la crotte. J'ai eu la chance de ne pas avoir à passer à travers toutes les super étapes bureaucratiques. À ma 1re année d'enseignement, j'ai remplacé un congé de maternité et l'année suivant (dans une autre CS parce que j'ai déménagé), on m'offrait un poste en voie de permanence sur un plateau d'argent. Le 25 août, je tomberai permanente.

Par contre, je vois les précaires autour de moi et je stresse juste à penser à leur situation.

Si le syndicat a des améliorations à apporter et que ça va pour AIDER les précaires, je vote pour ça à 200 miles à l'heure.

Y'est temps que ceux qui ont le nombril bien soigné et qui ont les fesses dans la ouate pensent à ceux qui suivent. Quand leur gros derrière ouaté prendra sa retraire, ça va prendre des gens à qui passer le flambeau. Si on offre des conditions dégueulasses à ces gens, dans très peu de temps, il n'y aura plus de gens pour prendre la relève. Dans le présent, il faut organiser l'avenir.

¤Enidan¤ a dit...

Je ne comprends pas... les permanents auraient des chances de se retrouver à passer APRÈS les précaires ?? Comment ça ??

Nous les permanents s'affectent en premier, s'il y a des changements à faire (et il y en a toujours), ben ils se passent là.. Puis seulement après que tous les permanents soient en place, ils placent les précaires dans les postes qui restent...(il n'y a pas de CHOIX des précaires... ils sont placés en ordre, c'est la CS qui décide où ils vont)... Normalement, les plus anciens sur la liste de précarité ont les contrats les plus intéressants... (en général) !!

Ça dont ben l'air compliqué chez vous !!!

C'est sûr que ce serait une bonne chose si les congés maternités étaient offerts à l'affectation des précaires, mais un congé qui va commencer plus tard dans l'année ne pourrait pas l'être...

Anonyme a dit...

Un syndicat avec beaucoup de membres a certainement ses avantages, mais le revers de la médaille est cette espèce d’anonymat qui semble régner dans les assemblées syndicales. Et cet anonymat est fort pratique lorsque vient le temps de faire preuve de nombrilisme, parce que ceux qui sont touchés, on ne les connait pas, donc il n’existe pas. Ça permet de mieux dormir le soir probablement.
Mon expérience syndicale à l’époque où j’étais précaire semble être différente. Nous étions un petit syndicat d’une quarantaine de personnes, travaillant tous dans la même école. On se connaissait tous, s’il y avait des risques de coupure, on savait exactement qui était touché, donc tout le monde se gardait une petite gêne pendant les envolées lors nos réunions, sinon le climat dans l’école aurait été invivable.

Dobby a dit...

Enidan: non, les précaires passent après tous les permanents, à moins qu'en début d'année, après le dernier affichage, une classe disparaisse complètement, et que qqun de plus vieux ait à supplanter un plus jeune pour avoir un poste... Tk c'est ce que j'ai compris, pcq paraît que le phénomène est pas arrivé depuis des lustres.