08 février 2007

Bonne semaine de bitchage!

Coudonc, stu moi ou...

À date, cette semaine, j'entends plus souvent les médias "bitcher" sur l'enseignement en sortant différentes histoires de leur contexte et en faisant du sensationnalisme avec, que de média dire que cette semaine est la semaine des enseignants et faire, pour une fois dans l'année, une série de reportages "cute" sur les enseignants?

Deux histoires cette semaine... à deux jours d'intervalle. On a l'air d'une vraie bande de pas de tête, d'odieux personnages, de trou du c** qui ne connaissent pas leur boulot (mais que moi ô parent sachant tout sur mon enfant, je pourrais faire parce que JE connais la méthode grâce à mes 12 ans avec MON enfant gentil et agréable qui saute partout). Je sais que ce n'est pas l'opinion générale, mais c'est l'opinion de plusieurs et ils en rajoutent avec de telles histoires. Je sais, ce ne sont pas les dernières, sauf que, cette semaine, ça fait chier.

Cas 1: Deux enfants de 5 ans se font une fellation à l'école.
L'enseignante a permis à un d'aller à la toilette, alors que toute la classe était au vestiaire pour le départ à la maison, et un autre a dit qu'il avait oublié un brico en classe. N'ayant pas de nouvelle de ni l'un ni l'autre, elle est allée voir et les a découverts. Les parents crient parce qu'ils n'ont pas été avisés avant 9 jours suivant les événements.

Oui, je suis bien d'accord, plus qu'une semaine c'est trop long pour aviser des parents que leur enfant de 5 ans a eu ou a été victime d'attouchements sexuels de la part d'un autre enfant de 5 ans. Deux ou trois jours après, les parents auraient pu être avisés, apprend-on dans les articles suivant le gros show. Bien d'accord.

Sauf que là, les médias en ont fait leurs choux gras et surtout ne disaient pas, sur le coup (et ils n'en reparlent presque pas depuis), c'est qu'en se référant à la DPJ, il y a quand même un certain protocole d'enquête général qui dit qu'on doit d'abord enquêter pour ensuite voir avec les parents pour éviter une possible contamination du genre "t'es mieux de la fermer sinon...". Ça, ils ne l'ont pas dit, et madame monsieur Tout-le-Monde crient au scandale. Les médias en rajoutent en montrant le parent insulté, hors de lui, qui juge que l'enseignante n'a pas bien supervisé les enfants, que c'est la faute de l'école et blablabla.

Allo?!?!? C'est quoi là, je devrais prendre toute ma marmaille en train de s'habiller, suivre le ti-cul qui a envie de pipi avant qu'il ne le fasse dans son pantalon de neige enfilé et attendre qu'il quitte le trône pour retourner à la digne tâche de l'habillage qui avec 21 enfants, prend minimum 15 minutes (et que j'aide un, et que j'aide l'autre et que l'autre enlève sa salopette pour aller faire pipi, et que l'autre niaise pour pas s'habiller et alouette!)

Finalement, il paraît que l'école n'aurait peut-être pas dû faire appel à la DPJ, que ce n'était pas grave, que le protocole n'existe pas en cas où ce sont de jeunes enfants impliqués, mais bon... Avec tout ce qui se passe, vaut mieux des fois pêcher par excès de prudence. J'aime mieux finalement apprendre qu'il a vu un film porno par inadvertance chez lui que de me dire qu'un agresseur a abusé de lui.


Cas 2: Un élève en prison dans une école de Shawinigan (Reportage TQS).

Raison de l'ire générale: un garçon de 8 ans a été mis en retrait, dans la classe, derrière un panneau "quadrillé" (ce genre de truc acheté pour les jardins là, en treillis de bois). Les parents crient que leur fils a été mis en prison, et que depuis 5 semaines ils n'ont pas été avertis de ça, au mieux je pense qu'ils ont été avertis qu'il était en retrait. Le petit dit qu'il a été pendant 55 minutes la main levée et que l'enseignante ne l'aurait pas vu. Sur ça, la mère outrée, clame que ce ne sont pas des méthodes de pédagogie ça!

Aaaaallllllooooo?!?!?!? Le retrait est une stratégie pour éviter qu'un enfant continuellement se lève, agace ou achale les autres de manière très excessive, qu'on en arrive là souvent en dernier recours. Il faut ça pour certains enfants, malheureusement. Bon d'accord, disons que le treillis de jardin, ce n'est pas génial comme idée, mais ça a le mérite d'être plus joli qu'un meuble haut et au moins on voit ce que fait l'enfant (comparé à une armoire ou un classeur). Oui il ne voyait pas au tableau. Sauf qu'un moment donné... Évidemment, encore, on met monsieur et madame tout-le-monde en beau joual vert "voyons donc qu'est-ce que c'est ça?!?!?!?!" en faisant planer le doute sur les compétences et les interventions des profs..

L'histoire ne dit pas si le petit de 8 ans de toute manière faisait ou pas le travail ou était attentif avant (ce qui m'étonnerait, alors dans ce cas au diable le tableau), s'il lève la main pour dire n'importe quoi (ou dit n'importe quoi dans lever la main) et que là après plusieurs commentaires on fini par pratiquer l'ignorance intentionnelle, quelles sont les interrelations dans la classe avec ou sans le panneau (et peut-être c'est bénéfique pour l'enfant et les autres). Ils oublient aussi de dire qu'à 8 ans par expérience et selon les recherches, on commence à peine à être conscient du temps qui passe, alors on peut douter beaucoup des 55 minutes calculées par le petit, qui ne calcule pas nécessairement avec la montre, mais avec ses émotions; de toute manière... il n'avait pas d'autre chose à faire que regarder sa montre, parents chéris?

Bref, histoire incomplète, même moi je suis sûre que j'oublie des hypothèses. Peut-être que l'enseignante est due pour la retraite aussi. Ça arrive. Plate, mais ça arrive, et alors là je dirais aux parents de continuer à se battre.


Réflexion:
Comme toujours, les médias ne donnent qu'un côté de la médaille. Ça a toujours été comme ça, quelle que soit l'histoire, et toujours j'ai dit "Ben là, minute on va attendre ls autres développements et voir de quoi il retourne vraiment". Mais depuis que je fais régulièrement les manchettes à cause de ma profession, je suis encore plus critique en me disant "ils sont qui pour discuter de la situation, de situations du genre, sans vraiment se renseigner ou en ne présentant qu'un bout, celui qui leur amènera le plus de téléspectateurs ou de lecteurs?". Montrez tout, ou ne montrez rien, ces histoires-là sont toujours plus profondes que ce qui est montré, que ce soit d'un côté ou l'autre de la médaille. Je sais, c'est leur "game", mais sont-ils obligés de la jouer?

Et je réalise aussi que souvent les "follow-up" ne suivent pas et laissent la mauvaise impression dans les mémoires. Qu'on parle d'un prof assez salaud pour abuser d'enfants qui est formellement accusé, ça va. D'enseignantes qui attachent leurs élèves, ça aussi. Il en existe, il faut les dénoncer, et dire aux parents que c'est inacceptable. Ce sont des fautes professionnelles graves. Mais le reste, la petite cuisine du genre "papa pas content parce que fiston s'est fait punir injustement" mais qui ne dit pas que fiston de seulement 10 ans a pété la gueule à 13 élèves à la douzaine sans remords et surtout sans intervention parentale (voire du déni des parents), ça, ça me pue au nez.

Venez passer une journée, seuls avec 30 élèves de 3e année dont 2 cotés (donc en valent théoriquement 2, mais physiquement 4) et 10 pas cotés (parce que no more quotas de cotes, qui en valent 20 autant orthopédagogiquement que comportementalement) ... Z'allez voir que finalement, votre 5, 9 et 15 ans d'expérience avec fifille ou ti-gars, il va vous rester loin dans la gorge. Juste la discipline va faire fuir en courant, et vous n'oserez imaginer la tâche de montrer comment accorder les adjectifs avec les noms et les déterminants (pourtant ça fait 2 ans qu'ils en font couramment et ils n'y comprennent que dalle).

Bon, on va se consoler. La Nouvelle, hebdo de la région de Victoriaville, parle de la semaine des enseignants ici.. Il y a aussi l'Express de Drummondville. Il s'agit en fait de la reprise du communiqué de presse du gouvernement repris sur les fils de presse. L'intention est là au moins. Et j'ai eu des surprises du service de garde de mon école... pour revenir ce soir et entendre l'histoire de la prison de treillis. SOUPIR!

Demain vendredi, dernière journée de la semaine des enseignants. Pensez-vous qu'on va y avoir droit à nos reportages "super mignons" finalement?

11 commentaires:

Marchello a dit...

Cher Étoiles parmis tant d'autres, les deux ti-culs qui se font une fellation faudra vois d'où ça vient mais pour le ti-cul qui est dans sa prison, isolé des autres ça vient du prof et nul-part ailleurs. C'est un abus de pouvoir sur un enfant qui en gardera des séquelles le reste de sa vie. Cinq semaines qu'il est le rejet, l'exemple, la risée des autres. Le professeur qui a fait une chose semblable pendant plus d'un mois est un criminel et doit être congédié immédiatement, sans délais et sans solde. C'est innaceptable et rien ne peut justifier une telle façon d'agir. C'est tout simplement odieux. Surement que le très puissant syndicats des proffesseurs vale défendre et ça aussi c,est odieux. Sauf erreur dans le reportage, isolé, presque cinq semaines, un treillis, ce genre d'attitude de professeur vexé ne devrait être défendu par personne.

Une femme libre a dit...

Je trouve aussi inacceptable qu'un enfant soit isolé des autres par mesure punitive. Si l'enfant a des problèmes graves de comportement, il devrait recevoir de l'aide, pas être ostracisé. L'idée même du "paravent" est inadmissible. J'ai connu des professeurs qui assoyaient l'enfant perturbateur tout près d'eux, et ça me paraît bien plus acceptable, pour l'avoir à l'oeil justement,mais le faire disparaître visuellement n'est pas une façon de régler le problème! Je suis surprise que vous défendiez un tel comportement d'un prof et d'une direction d'école.

Dobby a dit...

Comme j'ai dit dans mon billet, on ne connaît pas tous les côtés des médailles. Il en est sorti un peu aujourd'hui. Je vous l'accorde, peut-être que, si ça n'a pas été pour une bonne raison, comme toute intervention en fait, l'intervention est injustifiée. Par contre, comme je vous dis, elle l'est souvent, en extrême recours.

Marchello:
Ce n'est pas un isolement pour ostraciser un enfant, bien au contraire. Nous ne leur mettons pas un bonnet de cancre sur la tête comme autrefois, à genoux dans le coin les bras en croix. L'isolement est une méthode à utiliser, oui en dernier recours, lorsqu'un enfant pertube autant les autres qu'il se perturbe lui-même à un point tel que le contrôle de ses actes est impossible autrement.

Il n'est pas la risée, ni l'exemple, en fait il est plus rejeté en continuant dans la classe qu'en étant dans un coin, calme, à faire ses choses, s'il les fait évidemment. Les enfants n'ont aucune pitié pour cela. C'est assez respectueux en fait, mieux, beaucoup mieux même que de le mettre dans le corridor pour le reste de l'année sans s'en occuper (inacceptable ça. Le faire pour une période de cours, ou un après-midi, ça arrive, mais un mois dans le corridor ou un restant d'année ça non!).

C'est ce qu'il faut faire pour certains enfants. Couper de tout ce qui l'amène à péter sa coche quoi. Ensuite, on pourra le ramener, graduellement, car tant qu'il pète sa coche, on ne peut pas lui donner les moyens dont il a besoin pour vivre avec les autres. Il n'en est pas capable point d'être en société rendu là. Généralement l'enfant ne s'endure pas lui-même (expérience vécue). Il y a même des classes, dans les centres fermés jeunesse, où TOUS les élèves ont une sorte de cubicule. Pourquoi? Parce que lorsque la soupape pète, c'est souvent parce qu’un des 6 élèves a osé être dans la lune en fixant du bord de l'autre.

Oui, j'ai déjà eu des élèves "coupés" de la classe avec des meubles comme paravent ou frontières, même que l'année où j'ai fait mon remplacement en 2e année, ils étaient 3 dans une classe de 20, un dans chaque coin. C'était ainsi depuis un bout, avant mon arrivée. À la minute qu'ils n'avaient plus leur "coin" (art plastique, éducation physique, sortie, etc.), la pagaille, la bataille, les insultes à un qui ne comprend pas, à l'autre qui a un chandail miteux, le niaisage avec l'autre qui est sorti de son coin, les insultes le crêpage de chignon à savoir qui des autres élèves pètera sa coche le premier ou cèdera à l'envie d'embarquer dans le train.

Un professeur vexé ne ferait pas ça. Un professeur vexé monterait toute la classe contre cet enfant, profitant de l'exaspération des enfants, et l'ignorerait. Un professeur qui a usé de différents moyens et reçu (si possible, voir plus bas sur le refus des services) toute l'aide accessible utilisera l'isolement. L'isolement permet de mieux encadrer l'élève, de lui mettre des limites physiques afin d'imager les limites psychologiques qu'il n'est pas capable de se mettre, tout en le gardant dans la classe, à faire ses apprentissages sous la supervision du prof. Ce n'est pas criminel, autant dire que les parents qui envoient leurs enfants dans leur chambre pour la soirée pendant un mois sont criminels. Ce qui est criminel, c'est battre, insulter, faire usage de violence psychologique, agresser.


Femme libre:
Je défends cela dans la mesure où ce n'est justement pas une punition. L'élève n'est pas puni, il fait ses apprentissages, il est dans la classe. L'amener près du bureau du prof est une manière, certes, sauf que, dans certains cas, ça ne fonctionne pas, et il faut le couper de l'environnement avec une frontière physique. L'équivalent de "va dans ta chambre" quoi. Un arrêt d'agir. L'équivalent des locaux de retraits au secondaire. Toutes ces choses sont, justement, des mesures d'aide. Dans différents ouvrages, on en fait état, des ouvrages de psycho-éducation, d'intervention et gestion de classe et en mésadaptation, etc.

On ne le fait pas disparaître à la vue du professeur. Il faut le voir cet élève, qu'il voit l'enseignant lui-même, pour faire les apprentissages. Par contre, effectivement il ne voit pas la classe pendant les cours, car sinon le reste du temps, il la voit: récrés (si pas retiré de celles-ci pour d'autres raisons), cours avec spécialistes (et comme je dis, ce n'est pas de tout repos nécessairement).

Quant à l'aide, on apprenait dans les médias aujourd'hui, en suivi, que la mère a refusé de continuer le recours aux services professionnels (et quand les services sont dans l'intervention, ce n'est pas pour les petits cas, car il y a très peu de services). Pour elle, tout va bien à la maison, et tout allait bien à l'école malgré le fait que son enfant avait encore besoin des services. Il y a certains parents qui font comme elle, au dépend de leur propre enfant.

En effet, je ne veux pas décevoir personne, les enseignants ne sont pas des tout-puissants ni des jos-connaissants et ont besoin d'aide! Ils vont chercher l'aide des psychoéducateurs, des psychologues, des éducateurs et tutti quanti. Quand il y en a évidemment, dans l'école. Si les parents refusent les services, on est cuit. Personne ne peut avoir accès à l'enfant pour lui mettre les outils en main, sauf l'enseignant, et encore là attention. Lui peut se faire aider par le professionnel, mais il ne faut pas que ça "paraisse" pour les parents, ce qui limite beaucoup les interventions, et surtout au nombre qu'il y a dans une école, les cas avec refus sont vite relégués au second plan; sans les parents, il manque un gros morceau dans l'intervention.

Enfin, on dit que l'enfant dont il est question cette semaine j'aurais pas été mis dînas le coin retrait toute la journée, mais bien à des moments où il en avait besoin. N'empêche, s'il en avait eu besoin pour des journées entières, de la manière dont c'est disposé sur les photos il n'est pas en cage, a une sortie, voit ce qui se passe à l'avant..

Le lien suivant montre un commentaire qui ne vient pas du syndicat, mais bien de la commission scolaire: http://www.corusnouvelles.com/nouvelle-enfant_dans_enclos_-65862-2.html. Bon je sais, ce n'est pas parce que c'est la CS qui le dit que ça justifie, mais au moins ce n'est pas le syndicat foireux ;) (dans certains dossiers avec des profs pourris je susi 110% d'accord avec vous ils sont foireux les syndicats qui défendent tout et rien)

Marchello a dit...

Je trouve questionnant, voir inquiétant, votre promptitude à défendre ce cas. Il semble que les parents n'étaient pas au courrant, ça c'est inadmissible. Pour le refus de professionnel, ça date de l'an dernier et c'était concernant la prononciation et la mère à juger que ça c'était suffisamment amélioré. D'ailleurs dans un reportage où l'enfant s'exprime on voit bien qu'il n'y a pas de problème pour un jeune de 4e année. De plus ce n'est pas un enfant agressif ou perturbé au point de faire des crises, de péter sa coche comme vous dites.
Sa cage était bien décrite dans le reportage: pupitre tourné vers le mur en direction opposé au professeur et au tableau. Pour pouvoir suivre, l'enfant devait se tourner. L'enfant était dans sa cage toute la journée sauf pour de petite période de relâchement.

Cette histoire ressemble bien plus à des abus de pouvoir d'une enseignante qui l'a pris en aversion et profite du fait que l'enfant est soumis, que d'une procédure visant l'éducation de l'enfant.

D'ailleur il ne s'était même pas ouvert à ses parents. À ce que je sache, aucun professeur d'école, avec son BAC en éducation, n'est pouvu d'une connaissance en psychologie suffisante pour diagnostiquer un problème nécessitant une punition de cinq semaines d'exclusion de la classe.
Ce n'est pas encore criminel mais ça en produit ces attitudes là. C'est de l'irresponsabilité flagrantes. Ça me révolte de voir la directrice et le patron de la commission scolaire défendre cette manière de faire comme si c'était correct, ils n'ont même pas pris connaissance du dossier dans son ensemble.
Ce n'est pas bien d'agir ainsi et si une isolation de quelques heures peut s'avérer profitable pour un enfant de 4e année qui pertuberait la classe plus souvent qu'à son tour, plus d'une journée demande une justification hors paires et l'intervention de personnels qualifiés et surtout l'implication immédiate des parents de l'enfant.

Dobby a dit...

Je viens de revoir le reportage et effectivement, j'ai mal jugé l'orientation de l'isolement. Je suis d'accord avec vous, ça c'est déficient. Et j'ai dit que c'était pour mieux ensuite équiper un enfant, pas pour le laisser là pour l'année entière!

Pour le reste, pour ma promptitude, eh bien c'est que je ne sens pas que ce que j'avance est compris, alors je me réexplique. Si je ne le fais pas, on se dira que je me suis fait clouer le bec, et ce n'est pas le cas.

Je vous le répète, l'intervention des professionnels a été offerte à plusieurs reprises. Et je suis très portée à le croire puisque ça devient monnaie courante, ce déni et l'occultation de certains problèmes pourtant bien établis et déjà dis et redis d'années en années (tous des profs poches évidemment). On refuse couramment les services. Et sans le consentement parental, même un diagnostic ou une observation en classe est impossible, sous peine de poursuites.

Pour l'implication des parents, quand ça fait 12 milllions de fois qu'on demande et qu'on ne l'obtient pas (je ne parle pas ici du cas de l'enfant de 9 ans mais bien en général), que ce soit pour l'intervention pro ou juste l'intervention de l'enseignante, on finit par mettre nos énergies ailleurs. Oui la discussion est toujours meilleurs, mais à voir comment le parent dans le cas de Shawinigan a amené la chose aux médias en prenant des photos avant même de parler avec l'enseignante (elle pouvait bien bafouiller, ya pas plus intimidant qu'un parent qui vous tombe sur la tête inopinément), laissez-moi douter de son ouverture à la communication avant cette histoire.

Je répète que oui il existe des enseignants qui prennent en aversion des élèves. Ne vous inquiétez pas je suis la première à sauter dans le tas pour les sortir du réseau (mais fuck les syndicats comme vous dites, ils ont des fois de ces manies de défendre même les mauvais). Je doute que ce soit le cas ici. Peut-être me trompai-je.

Ah oui, j'oubliais. Vous défendez un côté de la médaile, je défends l'autre pour faire égal ;) Pas vrai, mais vous comprenez. Je ne jetterai pas la pierre avant d'avoir tous les détails, surtout que des situations du genre où les parents viennent crier à l'injustice, il y en a à tous les jours et surtout il y en a 99% qui ne réalisent pas que leur enfant est au centre du problème "Mais non mon enfant jamais il ferait ça!!!!".

Marchello a dit...

Bon, je vous ai relus deux fois plutôt qu'une et je pense avoir saisis votre point de vue. Attendons la suite du dossier. Journaux, reportages et ce que l'on pourra en savoir. Il semble y avoir contreverse sur le fait que les parents étaient ou pas avertis.

Normalement je crois que si un mot, mémo, est apporté par l'enfant à la maison, le parent doit signer. Où alors si une correspondance est envoyée, cela doit pouvoir se vérifier. Attendons voir la suite.

Anonyme a dit...

Probablement que si l'enseignante est allée vérifier à la salle de bain et si rien ne se passait, on l'aurait accusé de voyeurisme.

Pour l'enfant et "sa cage", j'ai entendu dire que les parents avaient été demandé pour une rencontre, mais que les parents ne se sont pas présentés.

Demander de l'aide? Je ne sais pas pour les différents coins du Québec, mais de par chez moi, l'aide (provenant de l'école ou de la commission scolaire) est plutôt inexistante.

Dobby a dit...

Marchello:
je ne compte plus le nombre de fois où les mots ne se rendent pas, que ce soit parce que l'enfant n'amène pas ledit mot, ou que le parent ne "signera pas pour signifier qu'il sait que ce n'est pas mon enfant qui fait ça" (oui, on me l'a déja dit lorsque j'ai appelé pour vérifier que le mot s'était finalement rendu ou pas). Malheureusement.

Catherine:
Dans mon coin, soit la belle ville de Montréal, l'aide n'est pas très présente. Dans certaines écoles, la psychoéducation est là une journéeaux deux semaines, et dans certains milieux où elle est là 5 jours c'est que le milieu est débordé de problèmes.

Orthopédagogie? N'en parlons même pas, 3 jours pour voir tous les cas de la 1ere à la 6e, ce qui veut dire au moins une cinquantaine d'enfants. 3 jours, c'est quand on est chanceux dans l'école pour avoir ce budget. Là où il y a 5 jours, je ne vous dit pas. Oui, ça aide un peu à voir un peu plus d'élèves, mais à une seule personne, c'est finalement peu comme amélioration.

Psychologue? Pouaaaahahahaha... où ça, ah oui des fois à la volée, parce qu'il y en a un de délégué, mais il fait 5 jours dans 5 écoles différentes, ce qui fait qu'il ne va ni dans une ni dans l'autre, reste à son bureau, fait des dossiers, va de temps en temps faire des évaluations, mais aucune aide vraiment.

TS? une demi-journée semaine, ça vous irait?

Ouaip, ici pas grande aide. Je ne sais pas pour les autres milieux, les régions moins urbaines.

Anonyme a dit...

Même si l'enfant faisait face au mur avec son bureau... Je ne vois pas le problème. Lorsque c'est le temps de suivre au tableau, je pense qu'il est capable de tourner sa chaise de bord pour suivre non?? Et ainsi, en plus, il ne sera pas porté à jouer avec ce qu'il y a sur son bureau (ou sur le mien lorsque je colle un élève sur mon bureau)... Je défie la première personne qui dit que c'est inhumain de venir dans une classe avec des problèmes de comportement grave! Il faut l'avoir vécu pour comprendre je crois.

J'enseigne à des élèves de 5 ans et il m'arrive de les mettre en retrait! Et je suis tellement marâtre, que je les envoie se coucher sur le tapis moi!!

Et le treillis, je ne l'ai pas vu, mais sérieusement, à l'image que je m'en fais, je trouve ça mieux qu'un paravent, au moins, on le surveille.

Je vais toujours m'occuper de mes élèves, même les turbulents, même ceux avec lesquels je sais que mes efforts sont vains... mais il n'est pas question que j'empêche d'apprendre ceux qui veulent apprendre parce que ti-cul veut faire son show! J'ai déjà mis un élève en retrait dans un coin de la classe, à côté de moi lorsque j'enseigne, et ça ne l'a pas empêché de se mettre à chanter et crier à tue-tête... mais d'après les parents, c'était moi le problème, je ne comprennais pas leur enfant chéri. BULLSHIT!

Désolée de prendre ça autant à coeur, mais je suis d'accord avec DOBBY, je suis échoeurée qu'on passe toujours pour les méchantes.Ça vient me chercher! Mon travail, je le fais bien avec les moyens qu'on veut bien mettre à ma disposition.

J'ai peut-être eu juste 2 cours de psychologie de l'enfance, je le concède... Mais ça fait déjà quelques années que je travaille avec les enfants et je suis chanceuse, je suis en train de me spécialiser en maternelle, je ne fais que cela , alors, je commence à connaître ma clientèle... Et je sais les interventions qui fonctionnent ou non. ET le retrait, c'est un bon truc. Et il ne faudrait pas passer sous silence que le genre d'enfants qu'on met en retrait, parfois, ils passent près de nous faire péterles plombs nous-mêmes. Je préfère le mettre en retrait, dépomper, le laisser dépomper lui aussi, pourqu'ensuite, nous soyons à même d'avoir une discussion saine qui risque d'Avoir un impact positif, de le faire réfléchir.

Mais vous savez quoi?? J'ai un élève..5 ans! qui , de lui-même, se met en retrait dernièrement pour le travail, vu que cela arrivait fréquemment que je doive l'installer à une table seul. Je l'ai questionné et vous savez ce qu'il m'a répondu?? Ben, quand je suis seul, je travaille bien et tu me complimentes... quand je dérange, tu me chicanes. Je préfère quand tu me dis de belles choses...

À la lumière de cela, le retrait est tellement une punition grave!!

unautreprof a dit...

Je seconde dobby et la marâtre. La marâtre soulève un point important en rappelant que nous sommes des humains travaillants avec des humains.
Un retrait a pour but de se calmer, pas de rejeter. J'explique à mes élèves que moi-même j'ai des fois besoin de me retirer. En classe, je ne peux pas sortir mais il m'arrive, rarement, mais il arrive que je dise aux élèves : donnez-moi 5 minutes sans me parler, je dois me calmer. Une fois, un prof est même venu me remplacer pour que je respire par le nez.

Tout est dans la façon d'aborder le retrait.

Le professeur masqué a dit...

À tous les sympathiques jaseux de ce blogue.

Dobby souhaitait simplement vous amener à user d'un jugement critique à l'égard des médias et elle a bien raison.

Honnêtement, il aurait fallu CINQ semaines pour que des parents s'aperçoivent que leur enfant (dont le frère jumeau partageait la même classe, semble-t-il) soit idolé dans une cage à longueur de journée? Allo quelqu'un?

Juste cette information devrait sonner une cloche d'alarme quelque part et nous amener à avoir un léger doute quant à la véracité des faits avancés. Ou les parents exagèrent ou bedon ils ne s'occupent pas de leur enfant.

Quand on deux jeunes amateurs de pipes, je crois, au contraire, qu'il faudrait toujours s'assurer que les parents eux-mêmes ne soient pas des abuseurs ou des désaxés sexuels avant de les informer du comportement de leur enfant, de crainte qu'ils ne les contraignent au silence.

Mais plus important que tout, ne soyons pas trop rapides à juger les autres quant à leurs propos et laissons-leur la chance de s'expliquer si un passage ne semble pas clair avant de les juger. Un blogue se veut un avancement, un échange, une forme d'apprentissage.

PS. Mme Dobby, avec ces deux belles nouvelles (la pipe et la cage), moi, je trouve qu'on l'a eue, notre semaines des enseignants...