23 septembre 2006

Me voilà un petit peu de retour...

Je n'avais pas vraiment le goût d'écrire cette semaine.

J'aurais pu, il y avait quand même quelques événements disons... humoristiques dans ma vie (bah quoi... se promener en plein métro avec un chandail à l'envers et se faire regarder, tout le long du trajet, en ayant juste l'envie de le revirer de bord une fois pour toute malgré le passage imposé à la nudité soudaine, c'est assez humoristique dans mon cas, je vous raconterai un jour!), mais le reste des nouvelles côté profession n'étaient pas jojo. Aaaaah pas moi, mais tout autour, l'atmosphère est à la débandade, à l'écroulement, à la démotivation, et j'en passe.

Une chance que j'ai eu mon rayon de soleil hier, et que j'ai décrit précédemment.

Non, je n'avais pas vraiment le goût en sentant que la profession et ses valeurs profondes prennent le bord à cause d'une sapristi d'organisation rouillée et incapable de s'adapter. Quand ce ne sont pas les entourloupettes du système qui démotivent en ne laissant pas le choix du coeur ou qui créent l'injustice au sein des rangs des troupes (qui voient leurs meilleurs joueurs jetés aux quatre vents supposément faute de postes à combler alors qu'il y en avait plein dans les assemblées de placement), ou l'organisation broche à foin qui fait que deux suppléants sont appelés pour une même classe, ce sont les changements de chaises imposés trop tard en début d'année.

Vive l'affichage en septembre...

J'ai été témoin de déchirements et de larmes. Comment est-ce que ça pourrait être autrement quand un enseignant doit choisir entre l'avancement de sa carrière après 8,10,12 ou même 15 ans d'abnégation et de «je pense aux élèves» et justement ces élèves qui sont les siens depuis le début septembre à qui on donne déjà tout de soi, à qui il veut donner toujours plus de stabilité dans leurs petites vies souvent instables et qui lui apportent tant (égoïstement) à la sienne, à sa raison d'être enseignant? Quel que soit le choix, les larmes sont aux rendez-vous, soit parce qu'il se sent misérable de délaisser ses élèves, soit parce qu'il espère ne pas avoir laisser à la suivante sur la liste ZZZEEE chance d'avoir lui-même cette stabilité dont il rêve tant.

Choix du coeur ou choix de tête, zzaat izzzz zzze coueshtshiun!

Je suis allée à l'assemblée, espérant que je resterais avec ma classe et cette collègue que j'adore... je ne voulais pas être une des chanceuses qui aurait à faire face au dilemme maudit. Tous les choix que j'aurais pu accepter ont heureusement été pris. Heureusement, car j'aurais juste pleuré en ne sachant pas quoi faire... Je m'interroge encore: si j'avais eu LA chance, l'aurais-je prise? LA chance, alors que je ne fais que commencer...

Probablement que non... Ou peut-être que oui...

Aurais-je été une moins bonne personne de la prendre stratégiquement?
Ou aurais-je été tarte de la refuser par «humanisme».

Je peux donc dire que je comprends infiniment Prof Maudit, d'autant plus qu'il n'a pas eu le choix et n'a pas pu prendre sa décision pourtant si claire pour lui, et cette collègue de Prof Malgré Tout qui a fait son choix et qui, tout en se réconfortant probablement sur le fait que c'est SA chance enfin après tant d'années, pleure cette classe qu'elle eu depuis le début et qu'elle a tant aimé, ou encore cette jeune collègue qui a sué sang et eau dans un poste ouvert et où les élèves n'ont eu qu'instabilité pendant une semaine et demie, mais qui se l'est fait prendre à l'affichage tout simplement parce que ce sont les règles du jeu de foutre la merde dans toutes les classes enfin installées en mettant un foutu affichage en septembre de tous les postes créés seulement rendu en septembre!!! Pourtant, on savait déjà dans les éminences de la commission scolaire que c'était nécessaire. Il n'y avait pas besoin d'attendre de voir si les élèves allaient être là en classe... hey ho, quand il y a une marge de manoeuvre de 15 déménagements sur la liste papier avant que la nécessité d'ouvrir s'annule, on s'entend-ti qu'il n'y a pas de danger que la classe ouverte en août soit refermée faute d'élèves???

Des histoires d'horreur, autant pour les profs que pour les élèves, il y en a à la grandeur de la commission scolaire. Ouais, en premier il faut penser aux élèves dans ces situations, eux qui se font barouetter par des conneries administratives et syndicales. Nous y pensons aussi, les enseignants, c'est pour eux justement que nous sommes là, ils sont notre valeur première, notre priorité, toute une priorité, la plus importante! Mais... nous les enseignants, par ces enfants qu'on nous «force» plus ou moins à laisser derrière, nous pensons aussi à nous, à nos choix, à nos valeurs, et tout cela remet en contexte la raison même d'enseigner, notre don de nous-mêmes... et jusqu'à quel point!

Avec un affichage et une gestion en août des classes à ouvrir... on épargnerait ce foutu dilemme aux profs et cette réflexion... mias surtout les élèves, centre de nos pensées et réflexions!

Pensées mélangées, et je n'ai pas envie de les démélanger, elles sont sorties comme cela et elle resteront comme ça.

Et je vais continuer à écrire ;)

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