25 octobre 2007

La cigarette et l'espérance de vie, ou le calcul de leur point de rencontre

Il y a longtemps, je ne sais plus pour quelle raison, j'ai fait un calcul de mon cru pour répondre à une quelconque blague ou réflexion d'un collègue d'étude fumeur que j'aimais bien. Ça me rappelle les calculs sur le Père Noël et sur sa décomposition instantanée s'il osait réellement faire le tour du monde en une nuit. Je ne le lui ai jamais envoyé, je ne sais plus pourquoi, il a traîné dans mes brouillons. Je viens de le retrouver. Je voulais vous le faire partager.

Mais attention: je n'ai rien contre mes amis ou connaissance fumeurs, et je les respecte, sauf chez moi; chez moi, je leur demande de ne pas fumer à l'intérieur, parce que j'en ai pour 2 ou 3 jours à m'en remettre et à avoir des maux de tête et de voies respiratoires de même qu'une foutue sécheresse oculaire qui n'aide pas les migraines. Quand je vais chez eux ou dans un endroit public fumeur, ça me dérange moins étant donné qu'ensuite je n'ai pas la fumée restante chez moi, et de toute manière je n'ai pas à leur chiâler quoi que ce soit puisque je ne suis pas chez moi. Si je ne file pas pour supporter la fumée, bien je reste chez moi, tant pis pour moi!

J'espère donc que je n'ai pas l'air de condamner qui que ce soit avec ça, ni l'air de viser qui que ce soit (de toute manière, sauf pour un ou deux blogueurs, je ne connais absolument pas vos habitudes de vies, et les personnes dont je connais ces habitudes ne m'en voudront certainement pas). Je ne cherche pas à changer personne ou à conscientiser qui que ce soit, même si j'exprime mon opinion à la fin du texte et que j'y pose une question polémique (ne me jetez pas de pierres!!!). Je voulais vous le faire partager surtout en mémoire de je ne sais plus quelle folie de calculs.

Mais si vous voulez, vous pouvez quand même répondre à ma polémique... en ne le prenant pas personnel, je le rappelle!!!


----------------------------------------------------------------------

On disait que chaque cigarette fumée enlevait 5 minutes à sa vie. Donc, pour enlever une journée dans sa vie, il faudrait fumer 24x60/5=288 cigarettes pour enlever une journée de sa vie.

À ce que je sache (je ne fume pas, alors j'estime de mémoire) il y a quoi, 25 cigarettes dans un paquet? Donc, 288 cigarettes, ce serait 11,52 paquets, 11 1/2 approximativement. Si vous fumez ces 11 1/2 paquets en une semaine (un peu plus qu'un paquet et demi par jour...), combien d'années pour réduire son espérance de vie`et de la faire passer de 80 ans environ à 60 ans?

Allons-y pour le calcul!

Donc, pour enlever une année de sa vie, il faudra fumer 365,25x288=105 192 cigarettes, divisé par 25 pour trouver le nombre de paquets, soit 4207,68 paquets pour enlever une année de sa vie.

Combien fumez-vous de paquets par semaine déjà? Ah oui, 11,52 paquets! Donc, en un an, vous pourriez fumer 599,04 paquets par année en considérant 52 semaines dans une année...

Combien de temps vous faudra-t-il pour faire s'envoler en fumée une année de votre vie? Divisez les 4207,68 paquets nécessaires par les 599,04 paquets que vous fumez par année... il vous faudra sept ans pour éclipser une année de vie...
Donc, pour éclipser 20 années, il faudra fumer pendant... 140 ans!!! Oups... commencez tôt si c'est votre but! car 60-140=-80!!! Bon, plus sérieusement, et logiquement, si vous fumez...

7 ans, vous enlevez un an...

14 ans... vous avez enlevé deux ans... et ainsi de suite.

Maintenant, il ne vous reste qu'à calculer l'écart entre votre âge actuel et votre espérance de vie d'environ 80 ans, et trouvez le point de rencontre entre le nombre croissant de vos années de fumeur et la diminution de votre espérance de vie...

Par exemple, si vous avez commencé à 14 ans, vous pourriez fumer jusqu'à environ 70 ans et des poussières pour mourir (dans d'atroces douleurs et spasmes selon les dires) vers un peu moins de 72 ans.

Toutefois, si comme mon oncle Gaston vous fumez plus qu'un paquet et demi, par exemple 2 paquets, il vous faudra fumer... 5,7 ans pour effacer un an de votre vie. Arrondissons à 5,5 pour quelqu'un qui fumerait presque 15 paquets par semaine. Ça va un peu plus vite. Donc, si vous avez commencé à 14 ans comme tout à l'heure... il vous faudra fumer jusqu'à 69 ans pour mourir vers 70 ans... car vous aurez perdu 10 ans au lieu de 8...

Vous allez me dire à quoi sert ce calcul? Je ne sais pas... En fait c'était par pure curiosité mathématique que je l'ai fait. Et peut-être aussi pour vous poser la question polémique suivante:

Pourquoi perdre votre temps à courir au magasin du coin, dépenser autant d'argent et vous étouffer en revenant si vous voulez absolument perdre de 8 à 10 ans de votre vie?

Vous allez peut-être dire mourir de ça ou d'autre chose, c'est pareil... il va falloir mourir un jour. Mettons. D'autres diront, ce qui importe c'est de vivre au jour le jour, de vivre comme si demain n'existait pas parce que de toute façon on peut mourir demain, faut pas s'en faire avec l'avenir. Bien d'accord... Mais si jamais vous étiez destinés à vivre jusqu'à 80, pourquoi mettre en jeu les 8 ou 10 années et en plus tousser à vous en époumoner pendant 15 ou 20 ans... est-ce ça profiter de la vie?

Je me pose sérieusement la question... sans savoir pourquoi... Peut-être pour rien finalement, car je n'ai pas à être juge de cela. Je n'ai qu'à être juge de moi-même.

8 commentaires:

Jessica a dit...

À mon avis, les non-fumeurs (et je m'inclus là-dedans) ne peuvent pas comprendre, parce que c'est impossible à comprendre logiquement...

Tout ce que tu dis est vrai et j'ai encore du mal à comprendre ce qui a d'intéressant à avaler de la fumée, mais j'imagine qu'il doit y avoir plus que ça pour le fumeur. Sinon, c'est encore plus incompréhensible....

Dobby a dit...

;) c'est disons très fort comme dépendance selon les dires. Juste à voir les gens qui essaient de se déprendre de cette habitude, ou ceux qui disent que la dépendance est plus forte qu'à leurs débuts dans les années 50-60-70, je peux imaginer que ce n'est pas de tout repos pour ceuz qui voudraient arrêter.

La Souimi a dit...

J'ai été une très grosse fumeuse pendant 20 ans. Pendant les 5 dernières années de mon long calvaire, je fumais presque 2 paquets par jour! Je me levais la nuit pour fumer etc. J'aurais préféré m'empêcher d'aller chez des gens plutôt que de ne pas fumer. Je n'ai pas cessé de fumer pendant ma 2e grossesse. C'était pour moi impossible de penser à arrêter. On me condamnait, on me jugeait sans arrêt. J'étais rongée par la culpabilité.
J'ai cessé de fumer il y a presque 5 ans. À 40 ans, j'ai arrêté. Je n'ai jamais repris. Et même, lorsque je croise des fumeurs, le coeur me lève. Je suis incapable de respirer ça davantage. Cependant, je n'empêche pas les gens de fumer chez moi car je me souviens d'en avoir souffert. J'ouvre les portes et les fenêtres après, ça prend très peu de temps à éliminer toute trace de boucane. Mais c'est vrai que j'ai une grande maison donc, c'est probablement moins pire.

Une personne qui n'a jamais fumé ne peut pas comprendre un fumeur. Ça, jamais. Le fumeur lui-même ne comprend pas pourquoi il n'est pas capable d'arrêter de fumer. C'est une drogue épouvantable. La journée pendant laquelle j'ai compris l'illusion de la cigarette, j'ai cessé et ce, presque sans effort.
Voilà.
Les sermons des non-fumeurs, la grosse morale, les photos de poumons noirs, les histoires de cancer, rien de tout cela n'a contribué à me faire arrêter. Ça ne faisait qu'enfoncer la culpibilité et augmenter l'énorme peur de mourir qui me hantait chaque jour.
C'est plutôt la compréhension du geste, de l'acte du fumeur autant physique que psychologique qui a contribué grandement à ce que je cesse. C'est la constatation de la fausse valeur que j'ai accordée à ce petit objet qui m'a permis de comprendre à quel point c'était uniquement une illusion.

Dobby a dit...

Merci Souimi... je pense que je n'ai jamis eu l'occasion d'entendre une explication comme ça. Côté accoutumance, ça on l'entends souvent partout. Je n'aime pas quand quelqu'un me dit "ah tu ne peux pas comprendre, tu fumes pas toi". Explique-moi à la place; et même si tu ne peux pas me l'expliquer, je vois, j'entends des réflexions de partout, j'entends même ce que tu dis mais que tu n'entends pas toi-même. C'est comme dans tout; souvent les autres sont plus au courant de notre réflexion que nous ne le sommes.

Et je ne ferai jamais la morale à quelqu'un qui fume. C,est son choix, et je le respecte, et je n'irai pas lui demander de ne pas fumer chez lui. Mais, tout de même, étant incapable de la supporter à long terme, je tiens à garder mon chez-moi "sans fumée". Je dis aux gens qu'à l'intérieur ils ne peuvent pas fumer, je leur explique pourquoi (ça reste imprégné pendant 2-3 jours, malgré les ventilateurs et hotte qui fonctionnent à plein), qu'ils pourront aller dehors et que je me ferai un plaisir de les accompagner et de leur jaser sur le balcon. Si ça leur pose un problème, bah tant pis. Ils n'ont pas compris que le respect se joue des deux bords.

Mes parents ont fumé quelques années et ils fumaient à ma naissance. Je crois que ma mère a fumé pendant la grossesse, sauf un temps où ça lui donnaitla nausée. Pour eux, le déclencheur a été nométaire: je n'endurait pas les pratiques et lavables couches de coton, j'en faisait un érythème pire que tout, alors ils ont dû choisir entre prendre les ous pour les cigarettes ou pour les couches jetables. Le budget ne permettait pas les deux.

La Souimi a dit...

Quelle belle motivation! Tu as sauvé la vie de tes parents quand on y pense. Ils te doivent une fière chandelle. Mais tu sais, me concernant, avoir été dans cette situation, je crois que j'aurais préféré laver des couches plutôt que d'arrêter de fumer.
Tu sais, je pourrais traduire le désir de fumer comme une pulsion incontrôlable. Il y avait, quand j'y pense, une énergie d'ailleurs aussitôt que je devenais en manque, ce qui correspond environ aux 20 minutes. Si je ne fumais pas, il y avait cette pulsion qu'il fallait absolument faire taire et la seule façon était de fumer.
Le pulsion venait avec les émotions. Je fumais pour me calmer, je fumais pour me réveiller, je fumais pour rire davantage, pour cesser de pleurer, pour toutes sortes de raisons. Café était impossible sans cigarette. Vin était impossible sans cigarette. Pause était impossible sans cigarette.
Quand j'ai compris que j'attribuais à un objet tant de valeur, j'ai compris que ça prenait plus de valeur que ma propre vie. C'est là que le déclic s'est fait.

Dobby a dit...

Tu n'aurais pas eu le choix, car justement, ils les lavaient. Au départ dans l'histoire, c'étaient des couches en coton, sauf que je faisais des méga réactions. Je ne sais pas pourquoi j'étais si bizarre héhé. Alors, c'était hors de question que je continue à en porter. Donc, couches jetables et ça, ça coûte plus cher, et mon père à l'époque et pour longtemps ensuite, faisait 56 métiers 56 misères... pas de place pour les deux. J'aime à me rappeler cette décision comme une belle marque d'amour à mon endroit. Peut-être ils ont "déplacé" cette pulsion en même temps.

;) et bravo pour la prise de conscience Souimi.

Anonyme a dit...

Bref.......faut que j'arrête de fumer!

C'est qqchose que je tente de faire depuis longtemps, et je m'y mets sous peu, j'aimerais arrêter avant la nouvelle année!

La Souimi a dit...

P'tit rien, tu vas trouver cela insignifiant mais je vais tout de même le faire, va au magasin et achète le minuscule petit livre qui s'intitule Méthode pour en finir avec la cigarette. L'auteur est Alan Carr. Lis ce bouquin. Fais juste cela. Lis le bouquin. Aussi simple que cela. Et ça ne te coutera même pas le prix d'un paquet de cigarettes...