04 novembre 2008

Survivor: The Halloween Version

Comment fait-on, lorsqu'on est suppléante, pour survivre à l'Halloween?

Premièrement, on se croise les doigts et on fait des voeux le 30 au soir. On souhaite que le lendemain on n'aura aucune affectation ou que ce sera un prof d'une classe connue qu'on aura à remplacer. Au moins, au pourra se déguiser et s'amuser avec un plaisir franc avec les élèves sans perdre un iota de crédibilité avec une perruque multicolore lorsque viendra le temps d'en ramener un sur le droit chemin, et si horreur il n'y a rien d'organiser, on trouvera le moyen de moyenner la paix jusqu'à l'après-midi avec des élèves qui sauront qu'il vaut mieux pour eux d'être aussi raisonnables.

Quand on reçoit l'affectation pour le lendemain dans une école où on n'est jamais allée, dans une classe de plus vieux, à la presque dernière minute, on se croise les doigts et on fait des voeux jusqu'au lendemain matin. On souhaite que la prof a une salsifi de bonne raison de s'absenter sinon.... ben pas le temps d'imaginer les points suspensifs, car on essaie surtout de se dire que ça va bien aller. On souhaite que ça va bien aller.

Après s'être convaincu qu'on en a vu d'autres et que ce ne sont pas quelques morveux survoltés au sucre et au maquillage radioactif qui vont avoir raison de nous, on se décroise les doigts et on réfléchit. Quelles activités d'Halloween aimeraient des plus vieux, et qui, surtout, ne demanderaient pas de matériel ou utiliseraient celui normalement disponible en classe? Danse? Concours de costumes pour l'honneur seulement (parce qu'évidemment, pensez-vous vraiment que la suppléante a des bonbons à donner?). On se dit finalement que, de toute façon, on trouvera bien demain comment s'organiser, surtout que le matin on profitera des travaux de la chemise de suppléance pour les occuper. Puis, on trouvera sûrement, chez un collègue gentil, des feuilles sur l'Halloween; on n'en a pas de ça, sauf pour les maternelles nos amies.

Et on se couche là-dessus, toute confiante.

Le lendemain matin, on arrive le plus tôt possible considérant que l'horaire de cette école défie les lois naturelles en commençant une bonne demi-heure plus tôt que les écoles avec des horaires normaux. On arrive avec 20 minutes à tuer, euh à planifier... et on réalise finalement que tout est contre nous. On remplace la suppléante de l'enseignante normale, qui elle-même était absente la veille et qui en plus est la seule à n'avoir rien laissé dans les chemises de suppléance d'urgence pourtant obligatoires à cette école et gérées par le secrétariat. On n'a qu'un horaire général des cours, aucune explication de qui va à la première ou deuxième récré et on apprend sur le bureau même de la gentille secrétaire qu'il y a une surveillance de 10 minutes à faire dans... 5 minutes ( ben oui, donner le NAS et trouver l'inexistante chemise aura pris 5 minutes du précieux vingt minutes.)

Grincements de dents, on court au 3e étage déposer ses choses et on regarde vite les horaires laissés à la suppléante de la veille. Et en regardant celui de la classe, on découvre qu'on a une heure bénie d'éducation physique. Alléluia! On trouve aussi un travail qui n'a pas été fait par la suppléante de la veille. Alléluia encore; avec ça et les présentations d'usage, on devrait réussir à passer l'avant-midi, surtout que dans l'heure de période libre on ira téter la collègue d'à côté pour avoir des feuilles plus amusantes.

Par chance, à son arrivée la classe est correcte. On place les enfants en lecture silencieuse, pour tester le niveau "d'obtempération" et de bruit. Calme... wow! Ensuite, on se présente et on discute avec les élèves. On découvre que la suppléante qui fait les vendredis avait déjà organisé la "journée" avec un comité d'élèves qui savaient que le matin ils travailleraient pour ensuite faire des jeux organisés en après-midi. En plus, une des élèves s'était chargée d'acheter les bonbons pour un concours de costume déjà organisé. On planifie avec eux de laisser tomber le concours de momie en papier de toilette (la suppléante a ses limites...) et on fait ressortir une idée de chaise musicale et de danse.

Avant le cours d'éducation physique, ils sont calmes, font leur travail comme il faut et savent même ce à quoi ils peuvent s'occuper s'ils ont terminé. Ils ont été assez calmes, ont fait ça correctement et ils étaient des anges si on compare avec les fous furieux des classes environnantes.

Ensuite, après avoir tété la fameuse collègue pour des feuilles qu'on ira faire photocopier ensuite, on découvre que le cours ne dure que 30 minutes quand ladite collègue tétée arrive avec nos élèves après être allée mener les siens en gym. Comment on est supposé savoir que, dans une case horaire de 60 minutes, et avec la constatation à l'allée qu'il y a un gymnase et une grande salle communautaire aménagée en gymnase, les deux groupes inscrits à EP ne l'ont pas chacun de leur côté, mais les deux un après l'autre? Fallait pas se fier à l'horaire fait au papier cache sur le tableau, car un troisième cours se déroule et est inscrit après l'anglais la musique et les arts plastiques dans l'horaire d'école tellement pas clair... GRR!!!

Malgrétout, avec les feuilles et la participation des élèves qui savent quoi faire pour s'occuper, on termine la matinée. On va dîner et on réalise que la planification bien rodée tombe à l'eau quand, en lisant sur le tableau les mots "défilé voir dans les pigeonnier", que personne, pas même la secrétaire ou les profs, n'a daigné dire qu'une grosse demi-heure de l'après-midi passerait dans un défilé de tous les élèves pour tous les élèves à la grandeur de l'école. GRRR!!!!

Finalement, après la parade et le concours de costume, on se dit fiou, jusqu'à ce qu'on réalise qu'on a envoyé les élèves à la première récré comme indiqué sur le tableau de travail de la classe, mais que ce n'était pas la bonne. En effet, à peine 2 minutes après qu'on se soit assis pour cogiter avec les 3 membres-élèves du jury, les élèves remontent rapidement et calmement la rejoindre dans la classe parce que ce sont les petits qui sont à cette récré. On aime ça quand c'est clair de même la vie han! Un horaire fait avec des carreaux en papier cache et où sont inscrites des heures, ça devrait être fiable et ne pas porter à interprétation si on le compare avec l'horaire de l'école, non?

C'est sûr que ça a frôlé la catastrophe, et ce n'est même pas à cause des enfants!

Mais le plus important, c'est que la suppléante a survécu.

5 commentaires:

Sophie a dit...

Mon dieu! Tu as mérité une double part de bonbons ce soir-là, toi! Ou une bouteille de vin à toi toute seule! :P

Dobby a dit...

J'aurais donc aimé les bonbons :D :D :D J'étais tellement brûlée que ça a fini en pizza congelée pour souper, avec un bon café et une dose massive de couch-potatoing!

Anonyme a dit...

Après mes années de suppléance, je me déclare malade les 30 et 31 octobre, les 10 et 20 décembre ainsi que les deux derniers jours en juin. Je n'acceptais seulement que les suppléance dans les classes connues. Je suis maintenant maman à la maison, mais retourner enseigner, c'est certain que je reprends cette politique personnelle. J'ai suffusament de cheveux blancs...

Dobby a dit...

C'est sûr que c'est une bonne stratégie, je conserve l'idée, le seul hic c'est qu'avec mon type de contrat je ne pourrais pas m'arranger d'avance avec une classe connue. Mais je suis curieuse; je comprends le 31 octobre et le 20 décembre, et à la limite le 30 octobre, mais pourquoi le 10 décembre?

Et surtout, anonyme, auriez-vous un petit surnom amical à fournir, question que le anonyme soit plus "user-friendly" (insistance sur le friendly)?

Mam'Enseignante a dit...

Ah!!!

Et moi, j'ai eu le bonheur de remplacer ma prof de stage partie en congrès du primaire!

En avant-midi, on avait du travail en masse pour s'occuper et en après-midi, un peu de travail et une rotation des classes pour faire des activités.

La distribution des bonbons s'est faite à 15h05, à mon plus grand bonheur!