26 juin 2008

C'est les vacances...

Enfin, les vacances. Méritées.

Ma petite vie a été chamboulée dernièrement. Des choses plus importantes que d'autres, mais au final, le petit s'additionne au moyen et au gros et ça donne plein de choses auxquelles s'adapter et plein de petites, moyennes, grandes choses à faire.

Première chose: le nouvel appartement. Vive la liberté, l'autonomie; par contre, ça demande de faire tout soi-même (sans commentaires Jess :P). C'est une routine à acquérir et du temps à prendre pour le ménage, le rangement, la vaisselle, alouette! En écrivant, je souris toute seule, car dans le fond, j'adore ça et je m'amuse (pour l'instant, ah la bulle de la nouveauté!). Et qui dit nouvel appart dit aussi nouvelles factures, et avec le montant "forfaitaire " (lire les ponctions réalisées en cours d'année sur mon salaire pour me le redonner en fin d'année), je dois faire 5 périodes de paie avec les 4 ainsi payées (car le montant de la 5e n'est versé qu'en septembre). Pas de folies à faire, mais tant que j'arrive tout va pour le mieux. Je passe mon temps à planifier les dépenses, et vive Bébelles qui me fait payer des trucs que j'ai décommandé "car on vous les créditera seulement sur le prochain compte" et qui fait foirer momentanément ma belle planification (je n'aime pas du tout la couleur rouge des colonnes de ton logiciel Jess!!!)!

Deuxième chose: la fin d'année qui arrivait à grands pas. J'avais à faire mille et une petites choses de mon bord: bulletins à signer. à compléter, à photocopier, et à donner, cadeaux à préparer (car fait main), surprise à cuisiner pour mes ti-poux de maternelle, ménage de la classe avec les élèves, ramasser et retourner à la maison tous leurs effets, etc. Tout ça en tenant compte de toutes les activités spéciales et sorties prévues. Ça et du jogging, c'est du pareil au même. en trois jours, j'ai réussi à faire entrer tout ça avec les derniers travaux à terminer, le portfolio à compléter avec ces derniers, une collation spéciale, le dernier dessin dans le bulletin, une sortie (annulée par la pluie et remplacée par le gym) pour aller au parc avec nos parrains du 3e cycle, un spectacle et la fête de fin d'année. tout ça en recevant des fleurs, des cadeaux et en essayant d'avoir un peu de la routine habituelle. OUF! La terrasse du vendredi a été bien méritée!

Troisième chose: la cruise. Lui, il a déclenché en moi plein de choses, l'envie d'aller plus loin et d'aller vers lui. Je n'ai jamais été du genre à aller de l'avant avec un gars, c'est tellement nouveau que je me surprends moi-même, moi la fille qui ne prend jamais de risques et qui se dit généralement "s'il est intéressé, il fera quelque chose, et si non...". Je ne sais toujours pas où ça mènera (bien que j'espère plus que de l'amitié, il me "touche" beaucoup, profond et que les mots "he's The One" viennent dans ma tête avec une certitude déboussolante), mais prendre le temps de "manigancer" des occasions de le voir, ça aussi ça occupe!

Quatrième chose: qui dit fin d'année dit grand rangement pour le grand ménage, (trois pédagogiques pour tout remettre dans les cagibis, pour tout débrancher, tout déplacer, etc.) réunions et repas entre collègues. Des repas, j'en ai eu deux, dont un avec l'école où j'avais un jour, et l'autre avec mes collègues de depuis trois ans...

Ce qui m'amène à la cinquième chose. La plus déstabilisante. Cette année, malheureusement, le contrat que j'avais depuis 3 ans n'a pas été affiché avec un complément comme par le passé. Pour des raisons administrativement plates et pas très humaines de la commission scolaire (enfin de notre région administrative). tout a été fait pour régler la situation, mais rien n'a suffi. Je me suis donc enligné pour magasiner les postes. J'avais des idées de postes de remplacements à cinq jours pour l'année. Il y avait peu de postes partiels à 100% de tâche pour l'année, et signe du destin ils ont été pris avant moi ou avaient été donnés aux nombreux surplus. Donc, lorsque ça a été mon tour au bingo, j'ai pris un autre contrat du même genre que celui que j'avais, mais à cette autre école où j'allais cette année. Malgré les mésaventures, pour le plaisir et la fierté que "remplacer" m'apporte, pour la possibilité de revoir mes collègues des trois années passées, pour les membres de l'équipe-école de cette deuxième école qui sont des plus heureux de me voir (et moi aussi je suis contente d'être avec eux), et pour la sécurité financière plate et bête qu'il apporte. Sauf que la sécurité par plaisir, c'est cent fois meilleur au goût!

Je quitte donc d'une manière qui n'est pas la mienne, éjectée par la bande par une décision numérotée. Je devrais être habituée, nous sommes toujours barouettés. Mais cette fois-ci, ça me fait vraiment quelque chose, un gros quelque chose. J'ai pété au frette aujourd'hui, j'ai réalisé que ça m'affectait plus que je ne pensais, bien que ça hantait mes pensées depuis les deux dernières semaines. Ce n'était pas ma décision, surtout qu'après ma montée de lait, dans le fond, je ne voulais juste pas quitter ce poste seulement à cause des nombreux imbroglios vécus, je voulais rester pour le travail que j'y fais. Je désire toujours ma classe à moi, mais sachant que c'était la dernière année de congé de ma collègue, je voulais continuer, continuer cette équipe que nous formions elle et moi. Nous avons tellement une belle énergie ensemble, depuis trois ans les événements et mes décisions faisaient en sorte que je pouvais continuer cette belle aventure. Crève-coeur pour nous deux de voir que ça nous échappe des mains royalement cette fois-ci. Les larmes sont venues aujourd'hui. Je ne voulais donc pas!

Je n'ose même pas m'agripper à ce maigre espoir qu'il existe, ni même en parler, car cette année disons que mes espoirs ont souvent été déçus. Trop de facteurs impossibles à calculer.

...

C'était mon dernier dîner.

5 commentaires:

Catherine a dit...

Non, ce n'est pas facile de se faire changer d'école quand on aime et qu'on est aimé! Je comprends bien ce que tu vis!

unautreprof a dit...

C'est ce temps moche de l'année des départs.

Avant, de mon côté, c'était le mien à gérer, qui me brisait le coeur.

Cette année, moi je reste, mais plusieurs partent, c'est dur de le vivre à l'inverse aussi.

personnellement, je perds mes 2 collègues pour l'an prochain et
c'est dur.

On a beau savoir que ça risque d'arriver, se dire que c'est la vie, mais ça reste toujours difficile.

Snif snif!

Anonyme a dit...

Je vis aussi un départ... à chaque année. J'ai eu le coeur gros en lisant ton texte. Tu écris bien ce que l'on vit. Encore une fois, mon remplacement terminé, je dois quitter mes élèves, mon local, mes chers collègues. Je ne sais pas encore où j'irai. Je le saurai... plus tard. Vivre tout l'été dans l'incertain. Connaître l'endroit où on ira la veille du matin où on commence. C'est bouleversant.

Dobby a dit...

... ouaip... c'est toujours dur les départs, effectivements. Habituellement, je les vivais bien, peut-être parce que j'étais habituée de me faire barouetter d'une semaine, d'un mois, d'une année à l'autre. Mais là, c'est plus dur, après trois ans, et même plus encore. Cette fois-ci, c'est plus qu'une école comme les années passées; c'est des racines, un passé, un présent, une famille, autant avec les collègues qu'avec les élèves.

Dobby a dit...

Oups, le premier commentaire était en réponse à Catherine.

Unautreprof: nous avons failli perdre une des nôtres, et ça a été dûr. Et nous en perdons une, par son choix, mais pour tout le monde y compris elle, c'est déchirant. Les larmes ont été versées par les deux collègues de cycle.

Caroline: l'incertitude est toujours dure à vivre, stressante. Côté humain, côté emploi, côté budgétaire. J'ai rencontré une enseignante qui était notre serveuse à un des resto pour l'été, entre deux années. Vive les deux mois de vacances n'est-ce pas?