17 avril 2009

Câlin-aholic

Non, je ne suis pas dépendante à ce point, mais reste que ça fait vraiment du bien. Et parce que ça fait du bien au moral, j'entretiens la chose. Venez m’en faire des câlins (quand c'est le temps évidemment, pas quand je suis en train de vous demander pour la 15e fois de vous placer en rang...). Et souvent, j'en demande.

Essayez de rester fatigués, songeurs ou dans votre bulle quand des enfants vous reconnaissent dans la rue, vous disent bonjour avec vigueur (pour ne pas dire avec un sourire fendu jusqu'aux oreilles) puis vous sautent littéralement dans les bras. Ça vous remonte le Canayen et vous étampe un sourire en pleine face. Même sans la partie câlins, ça fait du bien, surtout quand les fameux bonjours viennent d'élèves qui auraient toutes les raisons de vous éviter vu que leur dernière période libre en votre présence s'est passée "sur le banc".

Ça redonne un boost d'énergie.

Des exemples?

  • Au retour du travail, ce soir, j'en ai eu quatre pour le prix d'un. Quatre enfants du primaire, enjoués et souriants, qui, me voyant à l'arrêt d'autobus, ont traversé la rue pour venir me voir et me sauter dans les bras. Une petite qui à toutes les fois qu'elle me voit prend sa course et vient me serrer fort, son frère et deux de leurs amis. On a jasé de leurs projets, ri un peu puis ils sont repartis à leur petite affaire.


  • Lorsque j'ai fait ce fameux premier dernier stage, j'ai eu un moment de franc découragement. Tous les autres enfants de la classe le percevaient. La preuve que les enfants sont de vraies petites éponges. Une des élèves, du haut de ses cinq ans, est venue à côté de moi et m'a frotté le dos, en me disant qu'elle ne trouvait pas ça plaisant pour moi ce qu'il faisait. Ces quelques cercles dans mon dos m'ont tellement fait du bien que je m'en souviens encore.


  • Un vieil ancien élève de bénévolat, que j'ai revu ado au camp de jour où je travaillais, m'a sauté littéralement dans les bras. Et non, il n'y avait pas le trip "poitrine" caché sous la manoeuvre. Il est trop poli, innocent et naïf, allumé dans son discours, sage et honnête pour ça. Mature, et encore assez enfant à 14 ans pour accepter de serrer une prof dans ses bras sans arrière-pensées. Pourtant, j'ai déjà eu à être assez sévère avec lui, petit chenapan! Semble que ça ne l'a pas trop traumatisé cet ado une demi-tête plus grand que moi! Depuis ce fameux été, je me demande ce qu'ils sont devenus, lui et sa vieille sagesse. Il devrait avoir 19 ans présentement.


C'est là l'avantage de travailler dans mon quartier. Chaque jour, je risque d'avoir "ma dose" de bonjours ou de câlins. Et ça peut aussi être des bonjours et des sourires provenant de parents. Je ne sais jamais quand ni où: ça peut être dans l'allée des biscuits sodas, au comptoir des viandes ou dans un wagon de métro. Ça peut être aussi lorsque je suis bien installée dans ma chaise longue dans ma cour ou à la clinique. Certains de mes collègues n'aiment pas l'idée, et je leur explique toujours que les enfants sont assez intelligents et comprennent vite que je suis dans ma bulle, dans ma vie privée. Après leur gentil bonjour et 2-3 échanges, ils s'en vont, contents, mais respectueux de mon intimité. Le mythe du placard où les profs sont remisés le vendredi et dorment jusqu'au lundi suivant en prend pour son rhume, mais bon, il le faut bien pour qu'ensuite ils arrêtent de croire au Père Noël!

Ça fait du bien à tout le monde... et je serais bien folle de ne pas en redemander!

14 avril 2009

Le monde est petit...

Je le réalise encore plus quand j'apprends au cours d'une couversation que celle qui me parle, que j'ai remplacée il y a quelques temps, est la conjointe d'un collègue d'étude avec qui je me tenais régulièrement.

Jamais je n'aurais pu le savoir si elle ne m'avait pas demandé où j'avais étudié, quand j'avais terminé mes études et si je connaissais pas son conjoint. Je savais bien son prénom, à elle (à l'époque il en parlait tellement souvent de sa douce), mais je ne connaissais pas son nom de famille et je ne l'avais jamais rencontrée.

C'est plaisant ces rencontres, et c'est plaisant de recevoir des nouvelles de gens qui ont marqué notre cheminement et dont on se souvient encore.

Un autre avantage de la suppléance :)

10 avril 2009

Nous deux, ça ne se peut plus

Elle a vraiment du bagou ma Suzie Risettes. Il n'y a rien à son épreuve. Tassez-vous de là, et tenez-vous-le pour dit: elle n'a pas la langue dans sa poche et le message ne peut être plus direct et plus clair. Même Charismatique Solitaire ne peut rien contre elle.

Justement, la dernière scène de "chien dans le nez" de notre demoiselle avait comme vis-à-vis Solitaire Charismatique. Faut croire que j'étais la dernière à le savoir, mais ils étaient, du haut de leurs 5 ans, en couple. En fait, je l'ai appris au moment ou Suzie expliquait à Solitaire que, et je cite, ça ne pouvait plus durer, que c'était fini entre eux, et que là c'était comme ça. Charismatique, qui pourtant n'a jamais perdu le dernier mot d'une histoire, n'a pu que demander pourquoi. Ce à quoi elle a répliqué qu'elle ne l'aimait plus et que c'était tout.

La scène était à la fois rigolote et surréaliste. Voir ma minuscule Suzie gesticuler et lancer ses tirades les deux mains sur les hanches à mon Charismatique en perte momentanée de moyens, ça valait une photo. Ce que ma collègue et moi avons tenté de faire subtilement, en essayant de taire notre barbe qui riait trop. Jusqu'à ce que les deux protagonistes s'en aperçoivent et, à l'unisson, nous lancent un "beeeeennn làààààà!!! Faites-nous plus jamais ça!!!".

Nous avons bien ri tous les quatre, jusqu'à ce qu'ils nous demandent de prendre une photo d'eux pour le vrai. J'aimerais que vous puissiez voir la pose de nos deux ex-tourtereaux. On y voit la complicité d'un moment, forte complicité, bien qu'une image ne laisse jamais totalement tout transparaître. Mais, en la voyant, vous pourriez imaginer tout ce que vous y avez manqué. En tout cas, moi, à chaque fois que je la verrai, je vais revoir Suzie et ses petits poings bien ancrés de même que Charismatique prenant son gaz égal, pour une fois.

09 avril 2009

Madame Dobby la Marâtre...

Mouaip...

Suis une marâtre...

De la pire espèce...

J'ai osé les priver de leurs chocolats de Pâques...

...

La matinée avait quand même bien commencé... Ils me connaissent, je les connais. Il a fallu que je leur sorte le méga tableau d'émulation, mais c'est correct comme ça. Vous en avez besoin à ce point pour sentir qu'on vous encadre, bien parfait.

Sauf que, cet après-midi, ça s'est gâté. Leurs aptitudes à se mêler des affaires des autres, à s'obstiner pour un rien, à dire "j'ai rien fait, c'est pas moi c'est lui qui a commmencé" quand je les prends en flagrant délit de varger sur un autre pour régler leurs problèmes et à lever le ton pour optimiser toutes ces options on été utilisées à vitesse grand V. En, en plus, ils font le tout à vitesse grand double-V: ce qui était une affaire d'un noyau de deux ou trois devient une affaire au carré quand chaque obstinateur se détourne du conflit principal pour créer chacun de son côté un nouveau conflit avec 2 autres personnes qui cherchent à les obstiner. Si vous avez déjà vu la séparation cellulaire, vous pouvez prendre l'image comme référence.

Bref, imaginez l'atmosphère quand les autres élèves décident qu'ils feront eux la loi et le prof à votre place. Yé. Même pas le temps de réagir ni de le voir venir (et ce n'est pas parce que je n'ai pas essayé, loin de là).

J'ai eu beau faire la zen, mettre des moins dans le tableau d'émulation, mettre un plus pour souligner un effort de retrouver le calme, remettre des moins quand le chialage recommençait de plus belle (et devinez lesquels entre "les ceusses" qui sont à leur affaire et "les ceusses" qui sont les premiers à mettre leur grain de sel ordonnaient en criant aux autres de se taire? Ouaip, les derniers des "ceusses"!), sans compter le nombre de "mêle-toi de tes affaires" que j'ai pu dire, rien n'y faisait.

Finalement, j'ai pris l'option que je déteste le plus, mais qui a un effet boeuf pour limiter les dégâts et éviter que ça dégénère encore plus que dans les 30 dernières secondes: crier plus fort qu'eux et lâcher un WACK! comme on dit. Je dé-tes-te. Je déteste devoir crier quand parler fort n'est pas suffisant pour attirer leur attention. J'ai dû faire ça à multiples reprises, même si entre chaque fois il arrivait parfois que l'intervention posée puisse porter fruit. Et, je le répète, je déteste.

Jusqu'à la fin, je les prévenais de ce qui se passait, de ce que je voulais, pour finir par leur gueuler les mêmes consignes parce qu’à la minute où j'avais obtenu le silence et le calme, ils se mettaient en branle non pas pour faire ce que j'avais dit, mais pour aller se "chercher" mutuellement ou se régenter entre eux, au déplaisir des régentés qui n'en chialaient que plus.

Et, à la fin, mal leur en prit: je leur avais dit, pour les encourager à se grouiller, qu'ils avaient 2 minutes pour ranger, deux minutes pour que je passe des feuilles et qu'ensuite ils auraient le temps, s'ils respectaient tout cela, de recevoir les chocolats que leur enseignante leur avait laissés. Ils ont rangé en 2 minutes, ils se sont mis en silence pour recevoir les feuilles, mais ont profité de la distribution ce celles-ci pour repartir de plus belle leur autogossage.

Ça a été le dernier WACK! que j'ai lancé. Il a été suivi d'un très senti et tonitruant "laissez-faire les chocolats, j'ai eu beau essayer, vous ne les méritez pas. Et allez vous préparer pour partir...". Déception sentie, mais aucun n'a osé me contredire.

Je déteste ces journées-là où ça commence bien pour foirer. Où je dois crier. Maudit que je ne me sens pas pro!

Et c'est la première fois de ma carrière que j'annule un cadeau.

08 avril 2009

Juste pour vous dire...

Malheureusement, étant donné qu'un nononime semble avoir du plaisir à polluer mes commentaires, j'ai réduit un brin l'accès aux commentaires: seuls ceux qui sont inscrits à Blogger ou à l'un des systèmes de blogue avec OpenId (Live Journal, Typad, Wordpress, AOL) pourront commenter.

Tannée de lire un paquet de niaiseries partout!

Tutti-frutti 08-04-2009

  • Comment se fait-il que, lorsque je remplace notre prof d'éducation physique et que j'ai affaire à ma classe pour une période, j'ai plus d'impact et de contrôle sur eux que s'ils sont avec moi et un spécialiste de kinball? Bien honnêtement, ça fait deux cours que nous avons où j'aurais plutôt eu envie de jouer à Duck Hunt avec eux. Me suis plutôt défoulée sur une chaîne radio Internet de musique de drogués, comme une collègue m'a dit. Syndrome Ally McBeal, quand tu nous tiens...


  • Je ne sais plus quoi faire avec mon Bougon. L'aime pas l'école. Dès que c'est difficile, forçant, ou qu'il s'est levé du mauvais pied, on a affaire à sa baboune, à ses crises d'opposition, à ses yeux assassins, à ses grimaces. Faut dire qu'on le force à faire ses choses, concept qu'il n'a jamais eu à affronter pendant les cinq premières années de sa vie. Maman a, de son propre aveu, démissionné. Bref, nous sommes ma collègue et moi les premières à lui tenir tête. Yé... la joie. Faut même prévoir donner un mot à la mère pour qu'elle ne cède pas au chantage de fiston et que, malgré sa crise pour ne pas revenir en après-midi, elle doit l'envoyer pour qu'il fasse face à ce travail qu'il n'a absolument pas voulu faire le matin. Question que, pour une fois, il voit que ça ne fonctionne pas ça non plus.


  • Je suis *ENFIN!* l'heureuse proprio d'une nouvelle bombe informatique. Enfin, je peux vraiment profiter de la haute vitesse de mon internet. Mon ordinosaure de 2001 avant tellement de difficultés à tenir la cadence... en fait il ne la suivait pas du tout! Une des meilleures preuves est la différence de temps que prend un scan antivirus: 120 minutes contre 10 pour ma nouvelle acquisition. Imaginez ce même rapport temporel pour toutes tâches à faire... Je chante encore les louanges de mon retour d'impôts, c'est peu dire!


  • Toujours sur la planète célibat. Rien à ajouter.


  • Toujours très en demande par les profs de partout. Flatteur. Et, à l'affichage, qui va avoir l'embarras du choix? Bibi! J'écoute déjà les palabres de fond de cuisine sur les postes qui ferment ou qui ouvrent, ou ceux sur les remplacements de bedaines ou de sabbatique, et j'ai franchement hâte de voir tout cela au bingo de juin.


J'aurais voulu conter d'autres anecdotes, mais j'ai perdu le joli papier où je les avais notées. Grrrr. Je vais être plus attentive pour le reste.